AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de lulu8723


CORNEILLE. Là où le soleil disparaît.

Cornélius Nyungura naît le 24 mars 1977 à Fribourg-en-Brisgau où son père, bénéficiant d'une bourse , accomplit une scolarité afin d'obtenir un diplôme en génie civil pour être ingénieur. Sa mère, est une hutue, son père est un tutsi ; mais il a falsifié sa carte d'identité pour obtenir une bourse d'études et suivre des études en Europe. CORNEILLE a six ans et demi lorsque avec ses père, mère, son petit frère Christian, il rentre au Rwanda.
Son père, ingénieur occupe un poste à haute responsabilité dans la distribution de l'électricité, sa mère est employée dans une banque de l'état. Une enfance dorée dans un milieu aisé, rempli d'amour par son entourage. L'enfant est scolarisé, il travaille très bien : c'est un excellent élève, toujours premier de sa classe. Élevé dans un foyer aimant, il bénéficie d'une bonne éducation à l'école belge de Kigali. En avril 1994, son destin bascule. L'avion présidentiel est abattu en plein vol.

C'est le début de l'extermination totale des tutsis. Une véritable boucherie dans la totalité du pays. Une lutte sans merci entre les deux ethnies, guerre fratricide : les hommes, femmes, enfants et même les bébés sont exécutés à coups de machette. Dans la famille de CORNEILLE, un seul survivant, notre auteur. Des jours, des nuits, il va fuir ce pays, en troupeau sur les routes, se mêlant à toute la population tentant de gagner un eldorado, poursuivi par les tueurs. Enfin, après une longue marche de 150 kms, il réussi à rejoindre un camp de réfugiés au Zaïre. Il est pris en charge et se rend en Allemagne chez un couple d'amis de ses parents. Il pratique la musique et poursuit en parallèle ses études. Quittant l'Allemagne il est hébergé par un oncle au Canada où il va continuer à créer , jouer, composer, écrire de nombreux textes de chansons pour lui et pour d'autres chanteurs, chanter du rap, se faire un nom… Une belle carrière très prometteuse pour ce jeune homme qui a assister au massacre de ses père, mère, frères et soeur.

Cette autobiographie révèle la plume de cet auteur, compositeur. Avec beaucoup de lucidité, il nous décrit son parcours atypique. Grâce à l'amour dont il a été bercé, par sa famille, ses amis allemands, et son union avec Sofia, la naissance de ses deux enfants, il a suivi une thérapie afin d'exorciser ses démons. Il a beaucoup souffert du viol commis par sa tante, une soeur de son père alors qu'il n'avait que six ans et demi. Puis ces meurtres lors du génocide dont il est parvenu à se sauver, ces actes barbares, il les a évacués et a construit une belle famille. Un exemple de résilience que nous devons respecter. Je félicite CORNEILLE pour son écriture. Il semble vouloir renoncer à la musique, ayant connu des désillusions dans le métier et nous promet d'écrire des romans et des albums pour les enfants. Je lui souhaite de réussir dans son nouveau projet et m'engage à le lire. Je vous recommande la lecture de son récit, un récit poignant, brut, non édulcoré, tel qu'il l'a vécu. Il faut de la volonté, du courage, de l'abnégation pour se reconstruire. La sincérité, l'humilité sont présentes à chaque page. Beaucoup d'émotion, de l'optimisme, de l'énergie, de la ténacité, une force de caractère, portent notre auteur. Bravo et merci de partager ces durs moments, de nous permettre de voir les dessous des forces en présence lors de ce génocide qui ne date même pas de trente années. C'était hier….

Je prie les puristes de bien vouloir excuser ma méconnaissance, mon ignorance des faits historiques qui se sont déroulés au Rwanda, au cours des années 1994. Je ne connais pas avec exactitude les tenants et les aboutissants de cette guerre fratricide dont l'origine me paraît fort ancienne.

( 06/08/2023) .


Lien : https://lucette.dutour@orang..
Commenter  J’apprécie          101



Ont apprécié cette critique (10)voir plus




{* *}