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Critique de Arakasi


De la réalité à la légende, le pas est immense à franchir. du fond du couvent chrétien où il croupit doucement, le moine Derfel conte à la belle reine Igraine les péripéties d'un temps révolu, celui de son seigneur et ami Arthur Pendragon qui parvint à réunir, pendant un bref mais merveilleux instant, toute la Bretagne sous sa bannière. Au début du deuxième volume de la « saga du roi Arthur », l'unicité de la Bretagne est encore un but lointain. Nous sommes au lendemain de la bataille de Lugg Vale qui concluait le tome précédent et, si Arthur victorieux domine d'une tête tous ses alliés, sa position n'en est pas moins fragile. A l'extérieur des frontières, les hordes saxonnes grondent et menacent, tandis qu'à l'intérieur, les chrétiens indisciplinés et intolérants menacent de replonger à tout moment le pays dans la guerre civile. Ainsi en est-il en Bretagne au début Ve siècle et ainsi en sera-t-il toujours, car, comme l'affirme le grand druide Merlin, les dieux aiment le chaos et ne se complaisent que dans le sang et la fureur. le seul moyen de les apaiser serait de retrouver le Chaudron de Clyddno Eiddyn, relique sacrée dont la puissance restaurera la magie en Bretagne et chassera à jamais chrétiens et envahisseurs de ses terres.

Très bonne suite que ce second tome ! Si le premier opus péchait par un début longuet, celui-ci démarre sur le chapeau des roues, nous immergeant tout de suite dans l'ambiance sauvage et barbare de cette Bretagne en devenir. Certes, le scénario s'avère un poil prévisible, mais les événements s'enchaînent bien et le tout reste constamment divertissant. Je serai bien en peine de juger de la véracité historique de l'ensemble, ne connaissant foutrement rien à cette période de l'Histoire de l'Angleterre, mais, à défaut de véracité, Cornwell parvient à donner une impression de vraisemblance tout à fait satisfaisante à son récit, ce qui n'est pas rien. Les personnages sont charismatiques et assez finement traités, bien que l'on puisse déplorer un soupçon de manichéisme – les chrétiens sont quand même très majoritairement de gros bâtards. D'autres râleront peut-être contre le Lancelot-bashing éhonté de l'auteur, mais, n'ayant jamais eu la moindre sympathie pour le personnage, je m'en tamponne personnellement le coquillard. Bref, une belle et inventive variation autour d'un mythe intemporel, à mi-chemin entre l'heroic fantasy et le roman historique. Espérons que le troisième et dernier tome se révélera aussi réussi.
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