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Critique de emeralda


Patricia Cornwell n'est plus une débutante. On ne compte presque plus les aventures de Kay Scarpetta qui pourtant ont eu du mal à trouver preneur chez les éditeurs au tout début.
Savez-vous que "Postmortem" avait été refusé à sept reprises ?! Et que dire de sa vie personnelle qui n'est pas un long fleuve tranquille si l'on en croit ce que l'on peut lire sur la Toile. .. Il n'est donc pas étonnant de retrouvé un peu de tout cela dans ses romans et plus particulièrement dans la saga Kay Scarpetta. Les écrivains mettent toujours beaucoup d'eux-mêmes dans leurs livres, de manière consciente ou non d'ailleurs.
Patricia Cornwell a même avoué que si son personnage, Kay, est plus intelligente qu'elle (Patricia l'a déclaré elle-même), il y a quand même des parts d'elle-même dans cette femme médecin légiste.
C'est certainement ce que l'on apprécie dans cette saga, née bien avant l'engouement pour les séries télévisées mettant en scène des scientifiques, des légistes, des petits génies de laboratoire comme dans "Les Experts". Il y a aussi ce côté humain qui fait que l'on n'est pas simplement face à une morgue, une enquête et des analyses froides des indices. Il y a de la vie dans toute cette barbarie urbaine et humaine.

On se demande parfois où l'auteur va chercher toutes ses références et si tout est véridique, mais oui, ça l'est. Elle l'a encore confirmé lors de son passage début avril 2011 sur le plateau télévisé de "La grande librairie" (émission littéraire sur France 5 que je ne rate jamais !). Comme quoi la fiction est souvent largement battue par la réalité. J'avoue que personnellement, cela me glace les sangs de savoir que justement ce n'est point du chiqué ! Brrrrrrrr

Les réfractaires aux smartphones, vous pourrez lire quelques passages bien sentis dans cet "épisode" : les touches trop petites quand on ne porte pas ses lunettes de lecture, les mot de passe qu'il faut taper toutes les 10 minutes si l'on veut sécuriser ses données, la possibilité de vous "tracer" partout , bref de faire tout autre chose que téléphoner en somme ! A bon entendeur….

Pour le reste, le début de cet opus est aussi sombre que l'annonce son titre. On a droit à un tableau pas très reluisant et hélas véridique :
- pauvreté et mort = enterrement dans une fosse commune (de plus en plus fréquent)
- triangle morbide = trois lieux décrits comme n'offrant que peu de perspectives réjouissantes même en cette période de fêtes de fin d'année.
- repas de Scarpetta = sur le pouce, indigeste, immangeable en réalité car sans goût, sans qualité autre que nourrir un organisme et encore pas de manière satisfaisante.
- amoncellement des tâches = les morts trop nombreux dont des indigents sans le moindre sous (retour vers la misère, la pauvreté. La boucle est bouclée).

Cependant, on n'aura pas lu trois pages que nous serons déjà dans le concret (encore plus comme si cela était possible), dans le lancement de la première affaire.
"L'instinct du mal" en comptera au moins deux principales. Ensuite nous aurons droit à tout ce qui touche les personnages récurrents de la saga.
Ces derniers évoluent au fil des romans. Leurs liens se complexifient, ils prennent de l'âge, changent, ne voient plus les choses avec les mêmes yeux… C'est un peu comme dans les séries où vous avez l'enquête ou les affaires qui occupent les protagonistes et en toile de fond, leurs histoires à eux. Pour cela, les ouvrages de Patricia Cornwell sont parfaits.
J'ai trouvé d'ailleurs pour ce tome que l'accent était bien mis sur les états d'âmes de chacun, les deux affaires criminelles étant presque secondaires.

Je ne suis pas une experte de la plume de Patricia Cornwell. Je n'ai pas lu tous ses écrits (désolée). Ce n'est pas un passage obligé et l'on peut très bien lire indépendamment les divers opus, même si le fait de tout connaître doit ouvrir quelques perspectives intéressantes. C'est là encore un peu comme un épisode de série TV qui peut se visionner seul ou dans la globalité de sa saga.

J'ai apprécié ma lecture, même si je ne suis pas restée "scotchée". Il manquait un je ne sais quoi, peut-être un rythme plus soutenu, une écriture un peu moins décousue et qui se perd dans des détails sans grande importance (normal ce sont des détails, mais parfois, ils sont essentiels pour dénouer les noeuds des intrigues).
C'est plaisant (enfin oui pas désagréable à lire quoi), mais ce n'est assurément pas le meilleur de Patricia Cornwell (que j'ai lu).
A découvrir en l'empruntant en bibliothèque ou alors en version de poche.

Lien : http://espace-temps-libre.bl..
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