Henri de Rouen et Teresa Rendol s'étaient habitués à vivre ensemble et à ignorer les murmures de certains Burgalais à propos de leur mode de vie. Un des conseillers royaux avait même eu l'audace d'insinuer à son souverain que les deux maîtres donnaient un mauvais exemple aux chrétiens et qu'il serait préférable de mettre fin à ce péché de luxure. Mais don Ferdinand l'avait fait taire, affirmant que le rôle d'un roi n'était pas de régir le mode de vie de ses sujets, mais, au contraire, de faire en sorte que leur vie soit le plus paisible possible.
L'Aquitaine avait été un État autonome, prospère et puissant, où la richesse et le bien-être étaient omniprésents.
Les Cathares estimaient être les "parfaits", les "purs", les "enfants de la lumière" et il n'y avait rien de mieux aux yeux d'Arnaud que la peinture à presque pour illustrer ses idéaux religieux.
Ce qui compte, ce qui fait la beauté d'un cathédrale, ce n'est pas sa taille, ni même la luminosité de ses vitraux ou la qualité de ses sculptures. La beauté, fils, est dans la proportion. Une cathédrale doit être à l'image du corps humain, qui est sans aucun doute l’œuvre la plus réussie de Dieu: harmonique dans ses proportions, élégante dans ses mesures, et élancée mais apaisante.
(p.189)
Cette nuit-là, les deux jeunes gens ne cessèrent de penser à ces retrouvailles glaçantes. Tous deux s'en voulaient : Henri pour avoir donné de lui l'image de celui qui commandait, et Teresa pour avoir fait semblant d'être ce qu'elle n'était pas.
Le nouveau style ! L'art de la lumière. La lumière contre la pierre.
As tu vu dans la nature quelque chose de plus beau que Notre Dame de Paris ?
Dans la cathédrale, la lumière est comme le verbe de Dieu, qui est la lumière de la vie dont l'éclat illumine le monde et les hommes.
(p.124)
Dieu est fait de lumière et toute la lumière procède du Créateur. Nous pouvons nous approcher de sa grandeur, mais jamais nous ne pourrons la représenter dans toute son immensité.
(p.73)
Les maîtres de Chartres enseignaient que Dieu le Père était le premier et le plus parfait des géomètres. Aussi le représentaient ils avec un compas à la main, à la manière d'un architecte créant le monde à partir des nombres et des figures géométriques. Ainsi, le mystère de la Trinité était symbolisé par un triangle et la relation du Père avec le Fils, relation entre égaux, par un carré. C'était à partir de là que les architectes avaient défini ce qu'ils appelaient le "nombre de Dieu", la relation géométrique harmonique et parfaite dont l'application permettait de batir les nouvelles cathédrales de la lumière.