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Critique de LesFantasydAmanda


--- Un premier roman faussement classique, dites-vous ? ---

Eh bien, je n'aurais pas dit mieux ! Jeanne Mariem Corrèze reprend effectivement des éléments typiques de la fantasy épique : des dragons, ces créatures mythiques qui ne peuvent se lier qu'à une seule personne au cours de leur existence, une héroïne au destin extraordinaire, des artefacts de légende, etc. Toutefois, l'auteure est parvenue à se les approprier et à les réinventer !

En fait, ce qui m'a frappée, c'est qu'elle nous montre les jeux de pouvoir à l'oeuvre, mais sans jamais nous confier ce qui est préférable pour le Royaume. Ainsi, un personnage aux actes malveillants peut tout à fait poursuivre un but noble. C'est donc au lecteur de choisir son camp.

Bref, vous l'aurez compris, ce récit n'est en rien manichéen !

--- Une lecture exigeante ---

J'ai trouvé le style de Jeanne Mariem Corrèze assez complexe. Celle-ci utilise du vocabulaire soutenu, et il m'est arrivé de chercher la définition de certains termes. Cependant, le résultat est bien là : le texte est magnifique, en dépit de passages descriptifs particulièrement longs.

Quoi qu'il en soit, cela nécessite de la concentration pour ne pas se perdre entre les mots. Honnêtement, j'ai sûrement loupé quelques informations utiles, surtout durant mes longues périodes de lecture. D'ailleurs, je me suis rapidement aperçue que je savourais davantage le livre avec des pauses régulières, car elles me permettaient d'assimiler plus facilement l'histoire.

En outre, l'auteure ne nous explique pas tout, et c'est volontaire. Par conséquent, dénouer les ficelles de l'intrigue pour en comprendre les tenants et les aboutissants n'était pas une mince affaire, pourtant j'y ai pris plaisir ! Toutefois, Tampopo24 a raison lorsqu'elle affirme dans sa chronique qu'un certain flou entoure l'histoire, que cette dernière manque de détails. Mais il s'agit selon moi d'un parti pris de l'écrivaine auquel on adhère ou non.

--- Deux visions parallèles ---

Dans le Chant des cavalières, le récit est scindé en deux.

D'un côté, nous suivons Sophie depuis sa plus tendre enfance, car elle est destinée à un avenir exceptionnel. Il est donc important d'en savoir plus sur ses choix, ses actes et même ses sentiments. Par son regard, on en apprend énormément sur l'univers, même si l'on a conscience qu'elle est manipulée de toutes parts.

De l'autre côté, l'intrigue est beaucoup plus générale et aborde de multiples points de vue, toujours féminins. Un jour, nous accompagnons Éliane dans ses tentatives pour s'emparer du pouvoir, le suivant, nous nous intéressons à Pèn, la meilleure amie de Sophie, alors qu'elle vaque à ses occupations quotidiennes. Ainsi, cette seconde partie s'apparente davantage à un patchwork d'éléments disparates qu'à un scénario bien ficelé. Il revient donc au lecteur de faire les liens entre chaque scène, l'auteure ne donnant pas toutes les clefs. Quoique… des indices sont disséminés ici et là, mais on a tendance à les oublier.

Personnellement, j'approuve cette approche, car elle en révèle suffisamment pour attiser notre curiosité, mais trop peu pour nous permettre de prédire ce qui va se passer dans le chapitre suivant. C'est justement ce qui rend les rebondissements encore plus inattendus, les revirements de situation encore plus passionnants !

--- Des nuances de gris pour les personnages ---

Il est difficile de s'attacher à l'un ou l'autre personnage, tant ils sont nombreux. En outre, excepté Sophie, aucun ne dévoile véritablement son jeu. Alors, quels sont leurs buts ? Jusqu'où iront-ils pour les atteindre ? Se laisseront-ils convaincre par leurs pairs ou feront-ils cavalier seul ?

Selon leurs actes et leurs décisions, je me suis surprise à les détester, puis à les apprécier. En fait, je n'ai pas d'avis tranché, ce qui prouve que l'auteure a construit ses personnages avec beaucoup de nuances.

Bon, il est vrai que j'ai eu envie de secouer Sophie par moments tant elle semblait passive, mais celle-ci est au centre de machinations qui la dépassent. Alors, comment l'en blâmer ? du reste, ma préférence va à Frêne, l'herboriste, car elle demeure lucide à propos de ses erreurs, contrairement à Acquilon.

--- Quelques longueurs et un final abrupt ---

Dans le dernier tiers du livre, j'ai ressenti quelques longueurs à l'approche du dénouement, comme si l'auteure souhaitait faire monter la pression. Je ne suis pas sûre qu'elle y soit parvenue, cependant j'ai dévoré les derniers chapitres avec avidité. Quel final ! L'apogée de manigances, de complots et de trahisons.

Mais je me dois de vous prévenir : la fin est ouverte, ce qui peut se révéler frustrant. Me concernant, j'y ai trouvé les réponses que j'attendais. de plus, Jeanne Mariem Corrèze a bien l'intention de creuser son univers dans d'autres ouvrages. J'espère néanmoins que les dragons y auront une place prépondérante car, oui, ils étaient somme toute assez secondaires dans le Chant des cavalières.
Lien : https://lesfantasydamanda.wo..
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