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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le livre compose de deux parties. La première se passe dans un petit village d'Andalousie, Polop, dans une ambiance « post-guerra » c'est-à-dire dans les premières années du franquisme. Père emprisonné, vie repliée sur soi d'une petite communauté villageoise, pauvreté extrême… Mais tout ceci est vu par le regard ébloui de l'enfance, si bien qu'on regrette presque de n'avoir pas partagé la vie de « la petite ». Dans la seconde partie, le père, libéré est parti travailler à Alger et sa famille le rejoint. Vie difficile des émigrés sans amis, sans connaissances de la langue. Mais la petite fille va à l'école et la puissance évocatrice est restreinte par un horizon borné, dans une ville qui ne lui appartient pas. Malgré quelques moments amusants, comme l'attente désespérée que son platane (plàtano, en espagnol : bananier) lui produise des bananes ou comme la découverte des petites économies de la mère, que l'enfant va dilapider tranquillement dans les cinémas, la ville ne vit pas et la vie reste terne comme elle l'était, sans doute.
Pour la chaleur , les fulgurances et la beauté de l'Andalousie, pour un très beau style descriptif et un regard d'enfance.
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D'après la quatrième de couverture, ce roman est le récit du parcours initiatique d'une petite fille qui a dû quitter son village natal en Espagne pour aller rejoindre son père en Algérie dans les années 50 et changer complètement de vie.
On s'attend donc à retrouver au coeur du récit les thèmes de la guerre d'Espagne et ses conséquences, de la misère, de l'exil, de la découverte de l'autre, du paradis perdu, mais aussi de l'apprentissage d'une nouvelle vie, de la renaissance.

En effet c'est ce qu'on retrouve, mais d'une manière qui m'a parue loin d'être centrale au récit.
Le plus important ici c'est l'introspection menée par Rosa Cortés sur cette période clef de sa vie, sur ses perceptions, son ressenti. Il n'y a pas particulièrement d'action ni de dialogues mais presque uniquement le monologue intérieur de l'auteure, ce qui donne un aspect contemplatif et nostalgique à ce roman.
Personnellement j'ai apprécié ce rythme doux, toutes ces perceptions sensorielles, cela m'a beaucoup parlé.

Cependant, même si j'ai aimé cet aspect je me suis également sentie flouée car ce que j'ai lu n'était pas ce qui m'avait été annoncé par le résumé du livre.
Ce n'est que vers la moitié du roman que le déménagement en Algérie se fait enfin, et même alors le lecteur reste perplexe car cette adaptation à une nouvelle vie n'est pas non plus tellement développée. Rosa Cortés nous décrit surtout la communauté espagnole installée à Alger mais bien peu de cette nouvelle vie si différente, si ce n'est par le biais de l'école républicaine si dure avec elle. Je suppose que cela est délibéré afin de nous faire ressentir à quel point elle s'est sentie enfermée dans ce pays étranger aux langues inconnues, cependant je n'ai pas pu me débarrasser d'une certaine frustration due à cette absence de l'Algérie dans un livre censé en parler.

Autre élément de frustration : les citations et les références à diverses oeuvres, sorties de nulle part. Vous étiez emporté dans le texte, vous visualisiez toutes ces choses, et puis tout à coup vous aviez droit à un bout de texte assez pédant. de plus cela tranchait réellement avec ce monologue de petite fille découvrant son monde, c'était incompréhensible.
Ce n'est qu'arrivée presque à la fin du roman que j'ai finalement compris que ces citations et ce vocabulaire si recherchés constituaient les racines "la Petite Fille sous le Platane". Ils clament la revanche ultime de Rosa Cortés sur son parcours d'immigrée devant tout réapprendre dans un environnement hostile, son intégration complète à la France qui l'a si longuement rejetée. Cela aurait été plus clair de le faire figurer vers le début, dommage car alors toute ma lecture en aurait été chamboulée.


En résumé, mon avis est donc mitigé. J'ai aimé la poésie de l'écriture de Rosa Cortés, la douceur évoquée, l'émerveillement d'une petite fille face à son univers si immense.
Par contre les thèmes censés être au coeur du roman ne le sont pas. le résumé de quatrième de couverture aurait besoin d'être modifié afin de ne pas induire les lecteurs en erreur car le départ en Algérie n'est pas le point de départ de ce roman.

Pour terminer sur une note positive, je voulais ajouter que j'ai énormément apprécié le fait que ce texte, malgré son vocabulaire très recherché, était absolument sans fautes ni coquilles. de plus en plus de romans paraissent avec des fautes "hénaurmes" et cela pique les yeux. Les éditions du Chèvre Feuille Etoilé ont soigné leur livre et cela fait vraiment plaisir à voir. :-)


Livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique. Merci à Babelio et aux éditions du Chèvre Feuille Etoilé pour cette découverte.
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