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Critique de belette2911


Voilà un livre qui m'a pris au tripes pour ne plus me lâcher.

Histoire vraie que celle de l'auteur, Eugenio Corti, qui se retrouva, mobilisé par l'armée Italienne en 1942, officier d'artillerie sur le Front de l'Est.

Stalingrad résiste et c'est la débâcle, ensuite. Les Allemands qui se croyaient victorieux se retrouvent dans la situation du chasseur chassé par son gibier.

Encerclées dans une poche aux côtés de la 298e division allemande, plusieurs divisions italiennes, désemparées, vont être anéanties par un ennemi féroce et un froid polaire.

Seule une poignée des quelque 30 000 compagnons du jeune écrivain retrouveront leur patrie...

La campagne de Russie est un des épisodes douloureux. Une génération entière a été engloutie dans cette guerre, absorbée à jamais par l'immensité russe et les camps...

C'est toute cette histoire émouvante que Corti nous raconte, me faisant crisper la mâchoire, serrer les dents, tout au long du récit.

Cette débâcle, cette fuite en arrière, sur la route que les soldats de Napoléon connaissaient pour l'avoir prise, eux aussi, Corti va la vivre dans sa chair et voir de nombreux compatriotes tomber sur le sol, dans les talus, s'endormir et ne plus se réveiller.

Bien qu'ayant combattu aux côtés des Allemands, quand ces derniers fichent le camp, ils abandonnent les Italiens, ne les laissent pas monter sur les chars, les laissent crever comme des chiens sur le bord de la route.

Je ne m'excuserai pas pour mon écart de langage parce que c'est ce qui c'est passé.

D'un autre côté, les Allemands les moins robustes, ceux qui trainent un peu la jambe furent abandonnés aussi par ceux qui ont poursuivis leur route sans un regard en arrière pour leurs camarades.

Honteux ? Lâche ? Horrible ? Dégueulasse ? Oui, et bien plus encore.

Cela m'avait choqué, à l'époque, que l'on avance sur la route sans se préoccuper des autres qui tombent ou qui ont du mal.

Pourtant, à l'heure actuelle, combien de nous tracent leur route sans se préoccuper des autres, ceux qui marchent moins vite parce qu'ils sont âgés ou dans la pauvreté ? Cela me fait froid dans le dos de penser que rien n'a changé, que les plus robustes poursuivent leur route sans même jeter un regard, tendre une main, aux plus faibles, aux plus démunis.

Dans le récit de Corti, ceux qui avançaient voulaient sauver leur peau, juste leur peau... réflexe de survie ? Oui, sans aucun doute.

Pourtant, certains se sont arrêtés et ont prêté main-forte aux autres, par solidarité. Ouf, l'être humain a encore de quoi être sauvé.

Et vous, qu'auriez-vous fait ? Ne répondez pas, vous ne le savez pas, n'ayant pas fait la campagne de Russie (et moi non plus). Peut-être aurions-nous fait comme ceux qui ont marché droit devant eux, sauvant leur peau...

Voilà pourquoi le livre m'a pris les tripes et en y repensant, elles se serrent de nouveau.

Récit bouleversant, flamboyant, un récit minutieux, insoutenable de par sa précision, et pourtant porté par une inextinguible espérance...

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