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Voilà un livre qui m'a pris au tripes pour ne plus me lâcher.

Histoire vraie que celle de l'auteur, Eugenio Corti, qui se retrouva, mobilisé par l'armée Italienne en 1942, officier d'artillerie sur le Front de l'Est.

Stalingrad résiste et c'est la débâcle, ensuite. Les Allemands qui se croyaient victorieux se retrouvent dans la situation du chasseur chassé par son gibier.

Encerclées dans une poche aux côtés de la 298e division allemande, plusieurs divisions italiennes, désemparées, vont être anéanties par un ennemi féroce et un froid polaire.

Seule une poignée des quelque 30 000 compagnons du jeune écrivain retrouveront leur patrie...

La campagne de Russie est un des épisodes douloureux. Une génération entière a été engloutie dans cette guerre, absorbée à jamais par l'immensité russe et les camps...

C'est toute cette histoire émouvante que Corti nous raconte, me faisant crisper la mâchoire, serrer les dents, tout au long du récit.

Cette débâcle, cette fuite en arrière, sur la route que les soldats de Napoléon connaissaient pour l'avoir prise, eux aussi, Corti va la vivre dans sa chair et voir de nombreux compatriotes tomber sur le sol, dans les talus, s'endormir et ne plus se réveiller.

Bien qu'ayant combattu aux côtés des Allemands, quand ces derniers fichent le camp, ils abandonnent les Italiens, ne les laissent pas monter sur les chars, les laissent crever comme des chiens sur le bord de la route.

Je ne m'excuserai pas pour mon écart de langage parce que c'est ce qui c'est passé.

D'un autre côté, les Allemands les moins robustes, ceux qui trainent un peu la jambe furent abandonnés aussi par ceux qui ont poursuivis leur route sans un regard en arrière pour leurs camarades.

Honteux ? Lâche ? Horrible ? Dégueulasse ? Oui, et bien plus encore.

Cela m'avait choqué, à l'époque, que l'on avance sur la route sans se préoccuper des autres qui tombent ou qui ont du mal.

Pourtant, à l'heure actuelle, combien de nous tracent leur route sans se préoccuper des autres, ceux qui marchent moins vite parce qu'ils sont âgés ou dans la pauvreté ? Cela me fait froid dans le dos de penser que rien n'a changé, que les plus robustes poursuivent leur route sans même jeter un regard, tendre une main, aux plus faibles, aux plus démunis.

Dans le récit de Corti, ceux qui avançaient voulaient sauver leur peau, juste leur peau... réflexe de survie ? Oui, sans aucun doute.

Pourtant, certains se sont arrêtés et ont prêté main-forte aux autres, par solidarité. Ouf, l'être humain a encore de quoi être sauvé.

Et vous, qu'auriez-vous fait ? Ne répondez pas, vous ne le savez pas, n'ayant pas fait la campagne de Russie (et moi non plus). Peut-être aurions-nous fait comme ceux qui ont marché droit devant eux, sauvant leur peau...

Voilà pourquoi le livre m'a pris les tripes et en y repensant, elles se serrent de nouveau.

Récit bouleversant, flamboyant, un récit minutieux, insoutenable de par sa précision, et pourtant porté par une inextinguible espérance...

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On dit bruler en enfer. C'est faux, l'enfer est le froid, le froid russe, celui de la guerre sur le front de l'est. L'auteur y raconte les souffrances et l'agonie des milliers d'Italiens pris dans la nasse d'un encerclement par l'armée rouge. Les obus, les katiouchas tuent, blessent, mutilent. le froid tue les corps et les âmes. Les corps des morts deviennent statues de glace aux formes grossières, les blessés, les gelés sont abandonnés faute de pourvoir les évacuer. La barbarie russe vient en écho de la barbarie allemande, massacre des prisonniers, abandon… Mépris des Allemandes pour les Italiens, traités en laissés pour compte. Les encore vivants passent, indifférents, à côté de ces sinistres balises qui jalonnent par milliers leur repli désespéré. le sang coule, gèle immédiatement, laissant rapidement des trainées noires où ont coulé des flots rouges ne se tarissant jamais. Sans doute un des récits les plus prenants et émouvants des ouvrages de ce type.
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Du blanc, de la neige, le froid, la faim... Corti nous montre ce qu'est vraiment la guerre et l souffrance de ces hommes sur le front russe. La détermination de l'auteur lui a permis de survivre à cet enfer blanc. Corti est un héros de guerre et un héros de la littérature. Sobre et digne. Précis et vrai.
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Toujours fan inconditionnelle d'Eugénio Corti, j'ai été passionnée par ce récit véridique de la débacle allemande et italienne sur le front de l'Est.
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Témoignage très rude, très touchant, d'un officier italien pris dans la tourmente du front russe. 30 000 partis, 4000 revenus. 28 jours dans une poche du front russe, avec les allemands.

La faim, le froid, la mort partout autour. Ses Prières. Sa détresse.

Un parti pris littéraire très simple, bien écrit mais très simplement, aucune envolée patho-philo-littéraire sur la guerre.

Des faits. Réels et terribles.

J'ai beaucoup pensé à Kaputt et à l'ouest rien de nouveau en le lisant.
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En décembre 1942, Eugenio Corti, l'auteur du Cheval Rouge a 21 ans. Officier d'artillerie dans l'armée italienne au sein de la division Pasubio il subit l'opération Saturne lancée par les Russes et visant à encercler les Allemands et leurs alliés. Eugenio va passer environ un mois dans une poche, encerclé par l'ennemi, aux prises avec le terrible hiver russe.
Nous ne sommes pas là face à un récit de bataille classique, nous sommes là face au témoignage d'un jeune catholique qui se demande ce qu'il fait au côté des Allemands. Nous sommes face à un gamin qui voit ses amis mourir de froid ou dans les combats et qui pourtant ne perd pas espoir et essaye vaille que vaille de s'en sortir.
L'auteur ne tente pas de se donner la part belle, il n'essaye pas de se dédouaner ou au contraire de s'héroïser, il livre simplement les faits à la manière dont il se souvient. Ce n'est pas à proprement parler un journal de guerre écrit au jour le jour, mais Eugenio Corti a commencé sa rédaction lors d'un séjour à l'hôpital suivant l'épisode relaté dans La plupart ne reviendront pas. Parfois poignant, parfois émouvant, toujours juste cet ouvrage nous livre foule de détails sur la perception des Allemands par les Italiens et sur le traitement infligé aux Italiens par leurs « amis » allemands. Il est intéressant de voir comment une alliance, conclue entre deux dictateurs, se passe dans les faits quand la seule chose qui compte est de sauver sa peau, celle des ses amis puis celle de ses compatriotes en priorité.
Si je ne devais retenir qu'une anecdote de ce livre ce serait celle-ci : encerclé par les Russes, affamé, frigorifié, un soldat jette ses armes et se tient debout à côté de ses camarades pour les encourager. Il ne s'agenouille pas sous les balles, il ne cherche ni à s'abriter ni à fuir. Quand on lui somme de se mettre à couvert et qu'on lui demande des explications il est étonné qu'on puisse le voir et lui parler. Devant tout ce qu'il a subi il est persuadé qu'il est déjà mort et que, devenu fantôme, il ne peut plus rien faire d'autre que d'encourager ses amis.
Prévoyez une couverture lors de votre lecture, au-delà de la mort, le froid est omniprésent tout au long des pages de ce témoignage de première main.
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De la neige, du blanc, de la neige... et le courage des ces hommes dans l'enfer du froid. Corti raconte avec sincérité et une authenticité sans fard son expérience. A lire bien au chaud au coin du feu, et une bonne dose d'empathie.
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A lire après « Le soldat oublié » de Guy Sajer, sur la retraite allemande après la bataille de Stalingrad, telle qu'elle fut vécue par les soldats italiens envoyé par Mussolini. On y découvre le mépris de la Wehrmacht pour les soldats des divisions alliées , roumaines , italiennes, espagnoles…
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Éprouvant. Âpre. Difficile. Triste mais instructif. Ce récit, ce journal permet de comprendre ce que vivent ceux qui combattent après que les politiques aient décidé d'engager un pays, une population dans une guerre.
Ce témoignage comme tant d'autres sur la laideur de la guerre.
Dire que cela ne continue pas à décourager les faucons de l'horreur de la guerre
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