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Critique de Topper67


En décembre 1942, Eugenio Corti, l'auteur du Cheval Rouge a 21 ans. Officier d'artillerie dans l'armée italienne au sein de la division Pasubio il subit l'opération Saturne lancée par les Russes et visant à encercler les Allemands et leurs alliés. Eugenio va passer environ un mois dans une poche, encerclé par l'ennemi, aux prises avec le terrible hiver russe.
Nous ne sommes pas là face à un récit de bataille classique, nous sommes là face au témoignage d'un jeune catholique qui se demande ce qu'il fait au côté des Allemands. Nous sommes face à un gamin qui voit ses amis mourir de froid ou dans les combats et qui pourtant ne perd pas espoir et essaye vaille que vaille de s'en sortir.
L'auteur ne tente pas de se donner la part belle, il n'essaye pas de se dédouaner ou au contraire de s'héroïser, il livre simplement les faits à la manière dont il se souvient. Ce n'est pas à proprement parler un journal de guerre écrit au jour le jour, mais Eugenio Corti a commencé sa rédaction lors d'un séjour à l'hôpital suivant l'épisode relaté dans La plupart ne reviendront pas. Parfois poignant, parfois émouvant, toujours juste cet ouvrage nous livre foule de détails sur la perception des Allemands par les Italiens et sur le traitement infligé aux Italiens par leurs « amis » allemands. Il est intéressant de voir comment une alliance, conclue entre deux dictateurs, se passe dans les faits quand la seule chose qui compte est de sauver sa peau, celle des ses amis puis celle de ses compatriotes en priorité.
Si je ne devais retenir qu'une anecdote de ce livre ce serait celle-ci : encerclé par les Russes, affamé, frigorifié, un soldat jette ses armes et se tient debout à côté de ses camarades pour les encourager. Il ne s'agenouille pas sous les balles, il ne cherche ni à s'abriter ni à fuir. Quand on lui somme de se mettre à couvert et qu'on lui demande des explications il est étonné qu'on puisse le voir et lui parler. Devant tout ce qu'il a subi il est persuadé qu'il est déjà mort et que, devenu fantôme, il ne peut plus rien faire d'autre que d'encourager ses amis.
Prévoyez une couverture lors de votre lecture, au-delà de la mort, le froid est omniprésent tout au long des pages de ce témoignage de première main.
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