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Critique de oiseaulire


Cinq nouvelles composent le recueil "Les armes secrètes", et c'est la dernière qui lui a donné son nom.
Julio Cortazar se meut dans la marge fluctuante qui sépare la vie imaginaire de la réalité, dans l'aura des choses.
Des lettres qui réveillent le remords, une employée de maison qui sort de son rôle, un photographe revivant son passé, la splendeur et la décadence d'un jazzman, un violeur amoureux.
A moins qu'il ne s'agisse de tout autre chose : une mère folle, une domestique aimante, un indiscret, un critique musical envieux, le retour d'un fantasme.
Les nouvelles de Cortazar sont ouvertes à toutes les subjectivités, de la plus terre à terre à la plus débridée.
J'ai beaucoup aimé la plus longue et la plus belle "L'homme qui guette". Elle retrace l'itinéraire d'un saxophoniste célèbre mort à 35 ans, Johnny Carter, double romancé de Charlie Parker, étoile au firmament du be-bop. Davantage qu'une nouvelle, il s'agit d'un court roman, le plus abouti des cinq textes.
J'ai été fascinée par l'art avec lequel l'auteur a abandonné toute latinité pour se fondre dans l'univers musical international et surtout nord-américain. J'ai pensé à James Baldwin pour le style, et à Amy Winehouse, à Jim Morrison, à Jimi Hendrix, à Janis Joplin pour l'évocation de ces courtes vies en feu d'artifice : des "Absinthe stars" dit le saxophoniste perdu dans les vapeurs de son génie et des drogues.
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