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Critique de jlvlivres


« Entre Chagrin et Néant » (2009, Laurence Teper, 160 p.), toujours de Marie Cosnay, et sur le même thème. C'est le récit d'audiences de personnes étrangères devant le Juge des Libertés et de la Détention de Bayonne. Ces personnes que l'on désigne le plus souvent comme des « sans papiers ». Et que le Juge place dans des Centres de Rétention Administrative. C'est donc une responsabilité collective qui est engagée, en notre nom en fait, mais que l'on ne porte pas. « C'est en mon temps et en mon nom que des milliers de migrants d'Asie et d'Afrique sont enfermés dans les prisons modernes de l'Europe - et chaque semaine une vingtaine, ou davantage, à quelques kilomètres de chez moi, c'est-à-dire ici, à l'endroit où par le plus grand des hasards il m'est arrivé de naître, enchaînée à une histoire et à l'Histoire ». Et pourtant ces migrants ne sont pas partis de leur pays par simple goût du voyage. L'attrait du pays riche, l'espoir d'être sûrement riche aussi, très vite. Et puis la rencontre de la réalité, l'absurdité du système policier et judiciaire. La tentation, ou parfois plus souvent l'obligation de devenir clandestin « Échapper à l'identification, c'est ainsi, parfois, échapper à l'expulsion ». Avec parfois des situations absurdes de migrants qui veulent retourner chez eux, mais qui sont arrêtés et expulsés. « On ne peut pas ne pas noter l'absurdité administrative qui empêche les gens de quitter le territoire français – alors qu'ils le quittaient – pour les en expulser au nom de l'État français».
Absurdité du système qui ne sait que renforcer la relation entre l'administration et le jugé, ce dernier toujours en situation de dominé. « Plus les audiences s'enchaîneront, plus j'entendrai qu'en l'absence de documents d'identité et en l'absence de garantie de représentation sur le territoire français, il n'y a pas d'alternative à la mise en rétention ». Et par-dessus tout, la banalité des faits et leur répétition, qui devient une habitude. D'où l'indifférence
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