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Critique de Ashlie


Ce roman s'ouvre sans même que les lecteurs ne soient préparés. Assommés avec un uppercut nous affaiblissants d'entrée de jeu sans nous laisser l'opportunité de prendre son souffle avant de se lancer.

Le ton est donné :
"J'ai fait de l'espoir mon fonds de commerce. Tant qu'il y aura des désespérés, ma plage verra débarquer des poules aux oeufs d'or. Des poules assez débiles pour rêver des jours meilleurs sur la rive d'en face."

Nous suivons Seyoum, le chef d'un réseau de passeurs faisant fortune sur le dos des migrants.
Ces mêmes passeurs qui parquent leurs cargaisons humains-marchandises dans des entrepôts sans manger ni à boire, avant de prendre la mer.

Le roman de Stéphanie Coste est puissant. Il fait mal.

Les scènes difficiles sont racontées rapidement, car l'autrice ne s'attarde pas sur les détails. Cela suffit largement pour que nous, lecteurs, se rendons compte de l'horreur du quotidien de ces migrants.

«Mais on croit toujours avoir atteint son quota de malheur, son quota de souffrances. On se dit Dieu va me donner du répit, des forces, du sursis. Puis on se demande à quel moment Dieu a enfilé les habits du diable, et ses chaussures pour nous piétiner avec ?»

Derrière tout ça, en filigrane, il y a une histoire d'amour. Celle de Seyoum et Madiha, séparé par la dictature. Suite de quoi il perd son innocence et humanité en devenant celui qu'il est aujourd'hui.

Cet ouvrage est insoutenable et sublime à la fois.
Bien que fiction, il reflète la triste réalité. C'est court, 128 pages, mais intense, avec comme thème la dictature, la guerre et le trafic de migrants.
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