Le bonheur est fragile par nature, il contient les prémices de sa propre mort.
Il y a, chez certains d'entre nous, une solitude fondamentale... elle est en nous.
La douleur n'était-elle pas plus douce, d'une certaine manière, plus attirante, plus enjôleuse, que la satisfaction des désirs? Ce serait comme attendre la vie après la mort, se dit-elle, sans vouloir vraiment qu'elle arrive. Parce que sinon, que resterait-il? Cela impliquerait la mort de l'espoir dans le quotidien, comme un amour mort-né.
Au milieu de l'hiver, j'apprenais enfin qu'il y avait en moi un été invincible.
Albert Camus
Tant de sentiments qui rattachent les gens sont codifiés par le geste et par le silence, car les mots ne sont pas à la hauteur. Viendrait peut-être un temps où la parole s'éteindrait, où toute communication serait menée en silence. Alors la frontière entre son et silence se dissoudrait, tout simplement.
Elle se rappela ce qu'elle avait lu un jour - plus un homme est désespérément amoureux, plus il doit se faire violence, à lui et à ses sentiments, s'il veut prendre le risque d'offenser la femme qu'il aime en lui attrapant la main.
Elle pensa à une vie qui tenait sur une seule page. Elle avait toujours cherché des signaux intimes pour la guider à travers l’existence, et elle avait vécu dans l’attente perpétuelle qu’ils se manifestent. En leur absence elle avait avancé à l’aveuglette, lutté contre l’adversité, sans prendre la distance nécessaire.
Le soir Denis reste assis dans la cuisine,bras croisés, ses longues jambes étirées devant lui, sans rien dire.
Plus personne ne dit grand-chose.
Le silence s'est abattu sur la maison le jour de l'enterrement pour ne plus jamais repartir.
Jamais de toute sa vie elle n'avait vraiment su quoi faire, comment agir. Elle avait toujours attendu qu'on la guide, quelque chose ou quelqu'un, et la vieillesse n'avait pas modifié cet aspect essentiel.
Au fil des années, au fil des longues soirées d'hiver et des après-midi d'été, Tess trouva dans les livres une nouvelle vie. Comme si elle était possédée par l'instinct du retour à l'origine,
Ce à quoi elle avait toujours aspiré - connaître la beauté, l'amour, ou le sacré -, elle le trouvait dans les livres.