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Critique de adtraviata


Dominique Costermans signe ici son premier roman, après avoir publié plusieurs recueils de nouvelles chez Luce Wilquin et chez Quadrature. Je découvre sa plume avec ce texte et il me faut avouer que je suis sous le charme...

J'adore le thème des secrets de famille : celui dont il est question ici, c'est l'engagement pro-nazi d'un Juif bruxellois dont la femme et les deux jeunes enfants ont lourdement payé le prix de son arrogance, c'est la "collection" de demi-soeurs et de cousins dont Charles Morgenstern a parsemé son chemin après la guerre, comme autant de souffrances et de mystères infligés à ses "proches". Celle qui dévoile petit à petit ces secrets, c'est Lucie la bien nommée, la fille d'Hélène (fille aînée de Charles).C'est le décès de la mère biologique d'Hélène qui entrouvre la porte du secret à Lucie, cela commence à mettre des mots, des formes sur un ressenti confus et oppressant depuis son enfance. A force de recherches, de patience, de questions, de rencontres avec les différents protagonistes, Lucie reconstitue les pièces du puzzle et réussit à faire parler sa mère, levant un tant soit peu le lourd fardeau que "l'auteur de ses jours" lui fait porter depuis si longtemps.

L'auteure donne la parole tantôt à Lucie, tantôt à un narrateur externe qui s'attache principalement à la jeune femme. le récit est aussi émaillé de passages en "vous", dans un registre judiciaire, directement adressés à Charles Morgenstern. Si l'on est un peu perdu dans sa lecture, un tableau généalogique (signalé dès le début du livre) permet de se repérer entre les personnages. Ainsi ce n'est pas tant l'histoire complète de ce collabo qui importe mais la manière dont le secret se révèle progressivement, les implications qu'il porte sur plusieurs générations (principalement féminines), le questionnement de Lucie face à la "nécessité" de coucher son histoire familiale par écrit. J'ai trouvé le ton de Dominique Costermans particulièrement juste, à la fois lucide et sensible. L'écriture fluide accompagne bien cette forme de résilience vécue par ses personnages.

Ce premier roman est particulièrement réussi.

Merci à Babelio et à l'éditeur pour l'envoi de ce livre.
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