D'autres gamines de son âges, dans le foyer, confient généralement très vite leur enfant aux soins des éducatrices. Catherine s'en sépare le moins possible
- Laurent, tu débarrasses !
Ce n'est pas une demande, c'est un ordre. Comme d'habitude, quand il parle, le père, il ne lève pas la voix. C'est toujours un peu entre ses dents. C'est strident, sec, efficace.
- Je vais t'aider, dit la mère en se levant.
Le père fait un geste de la main, suffisamment éloquent pour qu'elle comprenne : Laurent suffit bien à la tâche.
- J'avais l'habitude. Je m'en foutais de faire plein de trucs à la maison. Le plus terrible... c'était que mon père, il voulait plus que je lui parle... il me l'avait interdit... Lui, il avait le droit... mais pas moi !
Cela fait maintenant plus de quatre mois que Laurent n'est pas autorisé à parler à son père. Quatre longs mois incompréhensibles qui pèsent dans la tête et le cœur de l'enfant.
- Les gifles, les raclées, ça fait mal sur le moment, puis on oublie... mais, ne pas parler à son père.... c'est comme une torture dans la tête. C'est la punition la plus terrible...
A peine réveillé, Denis n'a qu'une idée en tête : le bistrot. Si odile tente de lui barrer le passage, elle est rouée de coups. Un jour, sa mère la retrouve inanimée sur le pas de la porte.