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Critique de Foufoubella


Cela faisait longtemps que je souhaitais lire un roman de Cécile Coulon, depuis que je l'avais vue à La Grande Librairie pour son roman Le cœur du Pélican (ça date donc vraiment). Comme beaucoup je crois, j'avais été impressionnée par cette jeune femme mature et passionnée.
J'ai attendu, attendu et ai finalement profité de la sortie de son dernier opus à la rentrée littéraire de septembre 2019 pour apercevoir son talent. Et du talent, elle en a.

Blanche est une femme très attachée à sa terre, son Paradis. Rien ne compte plus que sa ferme, son patrimoine ; son attachement est plus que viscéral, il semble vital. Même son amour pour Alexandre n'y changera rien, elle ne le suivra pas dans la grande ville. Car lui, Alexandre, veut au contraire s'extraire de sa condition, estimant qu'il mérite et vaut mieux que cela. La séparation sera donc inévitable.
Mais Blanche n'est pas seule, elle fait partie d'une lignée de femmes fortes, de maîtresses-femmes, à leur corps défendant, qui sacrifient tout pour leur terre, quitte à en payer le prix fort, sa grand-mère, Émilienne, qui l'a élevée, en tête. Plus qu'un héritage, il s'agit ici d'un véritable enracinement.
Autour de ces femmes de caractère gravitent Gabriel, le frère de Blanche, ainsi que Louis, l'homme à tout faire, amoureux transi de Blanche. Ces deux hommes, s'ils ne sont pas transparents, n'ont pas d'identité propre, témoins, plus ou moins passifs, plus ou moins consentants, du drame qui va se jouer.

La tension est palpable dès les premières lignes et montera crescendo tout le long du roman. L'écriture est fluide, le style est sec, saccadé, tranchant, ciselé, on a envie de refermer le livre mais on ne le fait pas, tellement on se retrouve happé par ce qu'il s'y passe. On peut reprocher à Cécile Coulon de peut-être un peu trop travailler sa plume mais quand une écriture pareille sert une telle histoire, je trouve qu'il serait dommage de s'en passer. Vous aurez compris, avant même la narration, j'ai apprécié le style, une écriture blanche qui vire très vite vers le noir, c'est ce que je préfère.

Je n'ai pu m'empêcher de faire un rapprochement avec les romans de Zola, une autre époque, une autre façon d'écrire, mais tellement de violence contenue dans la prose et les propos. J'ai senti plusieurs fois cette terre, j'ai humé son aridité, sa sécheresse, son désir de possession aussi, car elle a avant tout englouti les personnes qui s'y sont attachées pour ne plus jamais les laisser filer.

En résumé, un roman rural, terrien plus que du terroir, sur l'impossibilité de se détacher de cette terre une fois qu'on y a goûté, quitte à y laisser sa vie.
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