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Critique de Jackylebook


Belle idée de l'auteur, Alexandre Courban, que cette série policière et historique à Paris pendant les années 30.
Période peu souvent exploitée, qu'explore ce premier volet « Passage de l'avenir, 1934 ».
Nous sommes le samedi 10 février 1934, quelques semaines après l'Affaire Stavisky, ce scandale qui a enflammé le pays.
Une affaire de faux bons au porteur qui porte sur 261 millions de francs de l'époque, l'escroc Stavisky est en lien étroit avec des personnalités et cette affaire symbolise la crise d'un régime instable basé sur la corruption. le crack boursier de 1929, n'est pas loin, la misère économique gronde et favorise la montée des extrémismes.
Donc ce 10 février, le « Bouddha », une péniche, remonte la Seine et non loin du Pont National le fils du marinier aperçoit un paquet qui flotte sur l'eau. En fait de paquet, il s'agit du corps d'une jeune femme.
Le commissaire Bornec est dépêché sur les lieux, il note une blessure à l'arrière de la tête et le bout des doigts abimés de la victime. Pourtant la hiérarchie et le médecin légiste veulent classer l'affaire en accident ou suicide. le policier ne veut pas s'y résoudre, pour lui, l'infortunée est une ouvrière du quartier. D'ailleurs, non loin siège la raffinerie la Jamaïque. Cette sucrerie qui emploie beaucoup de femmes et d'étrangers dans des conditions inhumaines. Une visite s'impose et notre enquêteur ne tardera pas à découvrir de drôles de pratiques.
Parallèlement nous suivons, Ernest Vince, administrateur de la raffinerie qui vit dans l'opulence et collectionne de façon maladive, dans un local secret, des tableaux de nus de femmes.
Aussi, Sainton, le chauffeur de l'usine, ancien briscard nostalgique de la Grande Guerre, qui pointe aux Croix de feu, ligue fascisante d'extrême droite, en accointance avec un contremaître le Grand Jules qui a la main leste envers les employées.
Notre commissaire trouvera l'appui, même s'ils ne sont pas du même bord, de Gabriel Funel qui relayent les informations dans le journal l'Humanité auquel il collabore. Les masques tomberont et éclabousseront cette société libérale, capitaliste, pourrie.
Brillante cette description des petites gens, de cette « masse laborieuse » comme l'appellera quelques décennies plus tard Georges Marchais. Constat sans fard et politiquement orienté (étudiant en histoire, Alexandre Courban a fait sa thèse sur le journal l'Humanité de 1904 à 1939) d'une société en déliquescence. En fin de volume on retrouve un repère chronologique, une liste explicative des différents personnages marquants ainsi que des différents journaux de l'époque.
On a qu'une seule hâte, c'est de découvrir la seconde enquête.
Parution de ce premier tome le 25 janvier.
Merci aux Editions Agullo de m'avoir donné la primeur de cette découverte.
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