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Critique de zazy


« Avant de découvrir les terres et la culture hopi, j'écrivais en quatre couleurs. le jour où j'ai plongé dans leur univers, j'en ai découvert quarante-huit supplémentaires. Beaucoup leur appartiennent, quelques-unes sont les miennes, que je ne connaissais pas ».
Bérangère Cournut a écrit ce mot en préface de son livre. Cela correspond à ce que j'ai ressenti en lisant les aventures de Tatatitaawa, « Celle-qui-salue-le-Soleil-en-riant ».
Pendant ma lecture, j'ai vécu dans son village hopi Oraibi, dans le clan des papillons, le clan maternel. Son père est issu du clan de l'Ours noir.
Tatatitaawa a un foutu caractère. Elle sait ce qu'elle veut, elle est intrépide, audacieuse, indépendante, curieuse. Elle est toujours avec son père, il la fascine et lui aime l'avoir près de lui, lui montrer les herbes, l'aguerrir, l'éduquer.
« de temps à autre, la journée, il m'emmenait marcher avec lui. J'étais alors la plus heureuse du monde, car mon père savait tout et l'avoir pour moi seule était un privilège. Il m'apprenait à suivre la trace des animaux et, pour peu qu'il soit disposé à parler, me décrivait leurs habitudes aussi bien que s'il avait été l'un des leurs. Il m'enseignait à n'en craindre aucun et ne jamais rien faire qui puisse les déranger. »
Quand son père meurt alors qu'elle est encore jeunette, c'est le grand désespoir. Depuis, elle le porte en elle, dans son corps. Elle vie quotidiennement son absence, elle s'isole. Il faudra qu'elle aille dans le « Quatrième monde » pour permettre à son père d'y refaire sa vie et à elle de vivre sans le poids de son père sur son âme. Une partie du livre qui m'a quasi envoûtée.
Un jour, l'intrépide décide de suivre son frère aîné, Mankwasti, celui-qui-sait-s'y-prendre-avec-les-filles, toujours absent. Mankwasti devient, après un rite initiatique, Mahukisi et sera affilié au clan du Serpent. Elle voit sa meilleure amie tomber amoureuse mais elle, ne veut pas se marier. Elle veut connaître le monde que son père a connu. Il est allé à l'étranger, c'est-à-dire, plus loin derrière les montagnes, se cogner à une autre civilisation, elle a cette curiosité.
Elle porte en elle un besoin, un respect des rites et une envie de modernité, de liberté. La suivre dans ses pérégrinations diurnes et nocturnes fut un grand plaisir.
Dans ce livre, Bérangère Cournut est à la fois ethnologue, poétesse, romantique, raconteuse d'histoires. Avec des mots simples, limpides, elle montre le chamanisme, la transe, celle de Tataitawa lorsqu'elle va chez l'homme du clan de l'ours noir qui va l'aider à trouver l'équilibre, laisser partir son père mort vers sa nouvelle vie., accepter l'absence.
Quelles belles descriptions d'un monde réel et onirique, intérieur et extérieur. Moi, lectrice, je voyage sur la crête qui sépare ces deux mondes, un voyage qui m'apaise.

Une lecture bénie des dieux hopis, un moment de grâce, d'immense plaisir. Et toujours la qualité des publications des éditions du Tripode. Ce livre est augmenté d'un cahier de photographies datant de 1900 qui montrent de superbes jeunes femmes.
Un coup de coeur. Un seul regret de taille : il faut que je rende le livre à la bibliothèque !

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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