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4,03

sur 300 notes
Ce roman illustre les années d'enfance d'une petite fille de la tribu Hopi, peuple amérindien d'Ari-zona. Même si quelques indices la désignent comme contemporaine , la période n'est pas précisée mais quelle importance lorsqu'on vit hors du temps.

Plongé au coeur de la vie quotidienne de la tribu, du clan de la fillette, le lecteur découvre les rituels et les coutumes qui accompagnent la vie de tous les jours. et au delà des singularités qui s'attachent aux croyances, au sacré, à cette profonde communion avec la nature qui inspire respect et crainte, c'est aussi l'épanouissement d'une enfant, son ouverture progressive sur le monde et l'éveil de ses sens.

Beaucoup de sensibilité dans l'écriture et en filigrane un gros travail de documentation, suffisamment assimilé pour se détacher des données et en modeler un récit romancé.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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« Je suis née contente à Oraibi, ancien village Hopi perché sur un haut plateau d'Arizona ». Voilà la première phrase du roman de Bérengère Cournut, dont j'avais déjà lu l'excellent « de pierre et d'os » en 2020. Nous étions alors parmi les Inuits, et l'héroïne luttait pour sa survie lorsque la banquise s'était fracturée et qu'elle avait été séparée de sa famille.
Tayatitaawa, elle, née en Arizona au début du siècle dernier sans doute – on n'aura pas plus de repère temporel que dans ses autres récits. Mais qu'importe, parce que Bérengère ne souhaite pas jouer les anthropologues, même si son récit s'appuie sur un gros de travail de recherche. Non, nous ne sommes pas dans « Tristes Tropiques », même si on peut trouver des similitudes dans le regard posé par le célèbre anthropologue : ici pas de misérabilisme ni de nombrilisme occidental, mais au contraire un récit profond, empreint d'humanité, sur l'histoire de cette jeune fille qui va perdre son père et partir à la découverte de ses origines paternelles pour mieux comprendre son présent.
On y croisera un grand frère qui pratique des rites étranges – et on se demandera en famille s'il n'est pas apparenté à une forme de sorcellerie, et on soignera un mal de dos chronique par un voyage onirique au pays des morts, d'où l'héroïne reviendra transformée.

« Celle-qui-salue-le Soleil-en-riant » - c'est la traduction de Tayatitaawa - vit en pleine harmonie avec les éléments qui l'entoure : la lumière, la nuit, les esprits, les animaux et les hommes, tout participe d'une même unité. La famille remplit sa fonction d'éducation, et toutes les générations ont leur place et leur rôle.

On pense à « Mille femmes blanches » de Jim Fergus pour le sentiment de sérénité qui se dégage de la vie au sein du clan. On suit avec plaisir l'initiation de Tayatitaawa à la vie d'adulte, jusqu'à la rencontre finale avec un homme blanc, dont elle parle un peu la langue, et avec qui elle partagera un secret enfoui au moment de la mort de son père.
Je recommande cette lecture dépaysante qui fait beaucoup de bien. Et pour clore le récit, une sélection de photographies magnifiques prises à Oraibi et ses environs, autour de 1900, permettent de mettre des images sur cette fable d'un autre temps.

Bravo encore à Bérangère Cournut qui sait nous transporter loin bien loin de nos civilisations occidentales – un dépaysement salvateur en période de confinement.
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Lors de sa présentation au soleil, Tayatitaawa a éclaté de rire. C'est pour cela qu'elle reçut ce nom. Cette petite fille fait partie du clan des Hopis (peuple de la paix), une très ancienne civilisation indienne basée sur les hauts plateaux d'Arizona. Et c'est par son regard et ses mots que nous, lecteurs, allons apprendre les us et coutumes de ce peuple. Des us et coutumes scandés par les saisons, par le respect des hommes et des animaux, par la gouvernance des rêves et de la spiritualité.

J'ai trouvé ce récit intéressant pour toute la partie ethnologique : un vrai reportage du magazine Géo ! Mais bon sang que je me suis parfois ennuyée lors de ces longues descriptions des us et coutumes. Comme l'écriture m'a semblé laborieuse : une longue succession de faits et gestes ! Seule la découverte de la maison des morts et de son dieu Màasaw m'a sortie de ma léthargie. J'y ai aimé découvrir « le paysage intérieur » de cette jeune amérindienne et sa quête initiatique. Dommage qu'il m'ait fallu autant de temps pour entrer en symbiose avec l'héroïne et son peuple attachant et doux. Mais je reconnais le travail énorme de documentation que son auteure a effectué pour rendre son roman authentique et loin du folklore de base.
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Quelle lecture dépaysante qui a su me transporter dans une autre dimension ! Et ceci grâce à une critique de Kickou qui m'avait accrochée. Voici Tayatitaawa, jeune indienne hopi au caractère fort. On va suivre son parcours de son enfance à son adolescence. Un choc pour elle quand le père, qu'elle admire tant, meurt. Mais surtout elle nous invite à découvrir son peuple Amérindien d'Arizona en nous confiant ses rites, ses coutumes, ses chants avec, en bonus, des photos à la fin du roman. Il faut passer le sentiment de lire un reportage dans les premières pages. Fillette attachante. Merci à l'auteur pour ce beau voyage.
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Tayatitaawa, ( celle qui salue le soleil en riant) est une jeune indienne hopi, qui appartient au clan des papillons, sur un plateau d'Arizona.
Sorte de récit ethnographique qui nous initie aux us et coutumes d'un peuple, les Hopi qu'on connait tres mal en lien étroit avec la terre et les animaux, imprégnées de spirtitisme et de croyances en tous genres, très éloignée de nos cultures européennes, Néé contente à Oraibi est un aussi une chronique sur le deuil et la résilience.
Bérangère Cornut, qui est partie plusieurs mois sur cette terre des Hopis imprègne fortement sa fiction d'un tissu documentaire prégnant, et on en apprend énormément des rites , nous questionnant sur nos modes de vies actuelles...
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Bérengère Cornut est écrivaine et correctrice dans la presse et l'édition. Suite à un voyage en Arizona à la rencontre du peuple Hopi, elle publie « Née contente à Oraibi » en 2016. Fruit d'un travail recherché et d'une documentation très réaliste et respectueuse sur la peuplade Hopi, le roman nous emporte dans un univers à part, hors du temps, hors de notre société.
Le style est de l'ordre du conte, l'héroïne est Tayatitaawa, une petite fille qui nait contente à Oraibi.
Pourquoi ce prénom ?
Car lorsque nourrisson, elle est présentée au soleil, elle rit alors que la plupart des autres enfants pleurent (celle qui salue le soleil en riant).
La fillette vit au sein d'une famille appartenant à un clan et va parcourir les chemins en quête de sa vie intérieure jusqu'à l'âge adulte.
Les valeurs du peuple Hopi sont loin des nôtres, orientées vers le respect de la nature, des animaux, des êtres et de leurs capacités maîtresses, vers la spiritualité, les dons naturels de chacun et l'entraide.
L'écriture est très agréable, fluide, l'histoire est contée et l'on est pris dans les aventures de cette contrée sauvage néanmoins organisée selon des rites, des coutumes bien particulières.
La présentation du livre est tout aussi enchanteresse que son contenu, les pages ont la texture du papier à dessin, la couverture celle d'un délicat carton illustré d'un dessin naïf qui invite à la rêverie et aux pays lointains.
Enfin, un recueil de photos en fin de récit nous ouvre vers la réalité d'un peuple qui sait sourire à la vie, qui n'hésite pas à danser, à se réunir pour célébrer des rites.
Cette lecture m'a transportée, m'a fait prendre conscience d'une autre dimension qui habite chacun de nous.
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« Née contente à Oraibi » retrace l'histoire d'une petite fille du peuple Hopi, Tayatitaawa.
On découvre par ses yeux un mode de vie de gens courageux dans un environnement aride, mais que les rites et les traditions parviennent à rendre harmonieux. Dans cette société les hommes cohabitent en paix, chacun respectant sa place et vivant au rythme de la nature et des esprits qui l'incarnent.

Bérangère Cornut nous restitue avec une grande authenticité la vie sur ce territoire dont j'ignorais tout.
Les sentiments humains sont explorés avec finesse.
La plume de l'auteure est un vrai régal.
J'ai lu cette histoire en m'immergeant totalement en terre inconnu auprès d'hommes et de femmes attachants, fiers de leurs traditions.

Dépaysement garanti.

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A travers la description de son enfance, Tayatitaawa, une jeune indienne hopi, nous initie aux us et coutumes de son peuple. En nous faisant partager son quotidien, elle dévoile des traditions sociales et culturelles complexes, profondément imprégnées de croyances magiques qui lui font envisager la vie d'une façon tout à fait particulière. Si Tayatitaawa ne révèle pas tous les secrets de son clan, elle nous donne quand même l'occasion de vivre une extraordinaire expérience chamanique lorsqu'une vielle blessure mal cicatrisée réveille en elle une immense douleur. Une douleur que seul un guérisseur peut essayer de cerner pour la calmer.
Le récit de la vie de cette jeune fille nous entraîne dans un voyage fascinant en territoire inconnu. Enfin... inconnu pour moi dont les connaissances en matière d'amérindiens se limitent à ce que m'ont montré les westerns de mon enfance. c'est à dire n'importe quoi.
Bérengère Cournut, elle, nous transmet son savoir sur le peuple hopi sans aucun folklorisme de mauvais aloi mais avec un grand respect.
L'absence de repères dans le temps, mis à part quelques petits détails qui permettent de situer l'histoire à notre époque, le côté intact des traditions et des croyances ancestrales vierges de toute empreinte laissée par les missionnaires, donnent au récit la dimension intemporelle des belles histoires qu'on oublie pas.
En début de lecture j'ai eu beaucoup de mal à imaginer Oraibi avec son architecture singulière, ses maisons hérissées d'échelles mais un coup d'oeil au carnet de photos joint en fin d'ouvrage m'a éclairée et permis de visualiser les lieux. Un petit glossaire aurait été bienvenu pour expliquer certains termes hopis dont on ne peut pas deviner le sens tout seul.
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Tayatitaawa signifie, dans la langue Hopi, Celle-qui-salue-le Soleil-en-riant, d'où le titre de ce roman franco-hopi (franco parce qu'écrit en français et hopi parce que l'auteure, Bérengère Cournut, l'a elle-même spécifié sur la page de titre). Tayatitaawa est donc la jeune héroïne de ce roman que l'on peut aussi qualifier d'ethnologique, même si c'est un peu réducteur. Car c'est aussi un roman initiatique ... mais pas seulement. Il n'y a pas de repère temporel dans la narration, mais quelques photos, à la fin du bouquin, suggèrent que le récit se déroule vers le début du 20ème siècle. le texte nous plonge dans la surprenante richesse de la culture Hopi. On y apprend que le clan du Papillon est frère de celui du Blaireau ( !), qu'il est aussi lié à celui de l'Ours gris et par conséquent à celui de l'Ours noir. On y croise Màasan le gardien des morts, Grand-mère Araignée (qui fait moins peur que la « Maman » de Louise Bourgeois), les Kachinas qui sont à la fois les hommes masqués de certaines cérémonies et les Esprits qu'ils représentent ... Toute une mythologie, et aussi un homme-médecine qui interprète bien mieux les rêves que Sigmund (ceci étant subjectivement mon avis). On y découvre les rites et les fêtes qui rythment les saisons ; Powamuy où Mère-Corbeau apporte des cadeaux aux enfants, puis Lakon au printemps ... Les danses, les chants et les célébrations, tout un foisonnement culturel qui contraste avec la sécheresse du territoire Hopi. Ce territoire, cette nature, leur « Terre-mère », dont les hopis sont très proches et qui s'étend sur quelques plateaux arides d'Arizona (les 3 Mésas), cernés par les territoires Navarro. Mais ce qui m'a le plus touché, c'est pourtant l'universalité des rapports humains, des sentiments ; Tayatitaawa n'est encore qu'une enfant lorsque son père décède (il fumait trop), ce deuil la tourmente plus qu'elle ne le pense, puis sa mère, la sage du clan, se remariera avec Pataugwupööqua (Tige-de-Courge, mais non ce n'est pas ce que vous pensez ! C'est juste un grand échalas). Mànkwatsi, son frère, un peu plus âgé qu'elle, tourne mal, attiré par la « Société du Serpent », mais il reviendra dans le droit chemin, peut-être grâce à sa soeur, il deviendra alors Mahukisa (Chez les hopis on peut changer de nom selon son histoire personnelle). Les caractères sont bien campés, Tayatitaawa devient une adolescente curieuse, un peu rebelle, et aventurière, elle tombera malade mais guérira grâce à un fameux chaman, jusqu'à ce dernier chapitre qui la voit... /. Je ne peux pas vous raconter la fin de cet étonnant roman, de ce singulier récit, car les lois de Babélio ne me le permettent pas :-) Ce que je peux vous dire c'est qu'un énigmatique personnage apparait dans les dernières pages, un étranger qu'il me semble avoir reconnu, mais je ne peux pas en dire plus ... pour l'instant. Une belle découverte qui vaut pour moi 4*. Allez, salut.

P.S. : J'ajoute aujourd'hui (24/03/18) cette petite note ; Le personnage du dernier chapitre est bien celui que je croyais (l'auteure me l'a confirmé), je vous dis ici seulement ses initiales (C.M.), pour vous donner davantage envie de lire ce très beau roman.
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C'est parce qu'elle a ri aux éclats face au soleil levant lorsqu'elle lui fut présentée, vingt jours après sa naissance, qu'on l'a appelée Tayatitaawa. Celle-qui-salue-le-Soleil-en-riant est une indienne Hopi. Née à Oraibi il y a environ un siècle, elle appartient au joyeux clan du Papillon. Sur les plateaux arides de l'Arizona, le labeur est rude. Bien des efforts sont nécessaires pour cultiver les différentes variétés de maïs, base principale de l'alimentation. Les travaux agricoles qui rythment l'année sont précédés de longues périodes rituelles préparées au sein des kivas. le père de Tayatitaawa, originaire du clan de l'Ours est particulièrement chargé de l'une des cérémonies qui a lieu au coeur de l'hiver. Elle requiert calme et gravité et s'accorde à son caractère taiseux et austère. Bien qu'elle n'y ait pas été initiée et qu'elle n'en ait pas la responsabilité, Tayatitaawa, par respect et amour de son père, s'évertue elle-aussi, durant cette période à adopter une attitude calme et grave.
Vous l'aurez compris, avec Née contente à Oraibi, Bérangère Cournut nous propose de découvrir la culture et les croyances des Hopis. Elle le fait avec une écriture douce et respectueuse. Ce très beau texte dont on devine tout le travail de documentation sans que cela ne soit pesant n'oublie pas de ménager une histoire intime. Au sein du clan, avec ses rites et ses croyances, c'est bien l'histoire de Tayatitaawa que nous suivons. Une alternance réussie entre des thèmes universels et un itinéraire personnel, entre la communauté et l'individu qui fait de cet ouvrage, un texte talentueux.

Lien : https://leschroniquesdepetit..
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