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Critique de SPQR


Comme le disait le génial Frank Zappa, jamais avare d'un bon mot : "Ecrire sur la musique, c'est comme danser sur l'architecture." Mais alors que penser d'un livre qui se propose d'écrire sur les zones de frottements, de frictions, entre musique et littérature ? Heureusement pour nous, Yann Courtiau nous épargne dans Frictions les considérations sonores et autres analyses pas à pas de morceaux pour se concentrer sur les textes et l'esprit des groupes.

Si le projet peut paraître vaste, il tient ici en 150 pages reflétant les goûts de l'auteur (surtout du rock, de la pop, et des écrivains français et anglo-saxons) et intelligemment agencées : chaque chapitre correspond à un auteur (Plath, Genet, Sebald, Lautréamont, etc.) ayant largement influencé des musiciens des XXe et XXIe siècle. Entre la liste et l'analyse comparative, Frictions invite à une errance érudite dans les textes et l'esprit d'artistes plus ou moins célèbres des cercles musicaux et littéraires. J'ai particulièrement apprécié la profondeur des références et leur variété de genres (même si on sent que Yann Courtiau est un auditeur principalement passionné de rock - cf. ses commentaires parfois limites sur des disques d'ambient), mais aussi la clarté du propos et les quelques touches d'humour.

A signaler tout de même : cette lecture est à déconseiller aux non-anglophones puisque les textes de chansons et d'écrivains sont rarement traduits. Autre réserve : si certains chapitres sont passionnants, notamment celui concernant la parenté entre Jean Genet et le groupe Death in June, parfois on se lasse du systématisme de la démarche -> un auteur, XXX groupes influencés par son oeuvre. On aurait aimé parfois plus d'analyses, et peut-être moins de groupes cités au sein de chaque chapitre.

Frictions reste tout de même un moment de lecture agréable et intelligent, dont j'ai pu tirer une playlist de plus de 130 morceaux. Et donc pas mal de frissons à venir après découverte de ces frictions.
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