Les mammouths, les ogres, les extra-terrestres et ma petite soeur

Le décor de cet album jeunesse est exclusivement présenté à travers les illustrations, puisque tout le texte n'est que dialogue. Cette discussion se posant au fil de la promenade du papa et du fils mammouth, les décors changent parfois drastiquement d'une page à l'autre. de la maison, à la rue, puis la forêt et la montagne, puis retour à la ville, et une table avec de la vaisselle géante. le style de l'illustration est très fantaisiste. Les escaliers du portique de l'immeuble à logement font penser à Escher, les rues ne suivent pas les points de fuite, les montagnes ont l'air du dessert appelé « gelée anglaise », la mer est faite d'herbe…
Le décor est primordial à l'histoire, puisqu'il appuie par son absurdité et sa fantaisie le propos du livre : « Nous ne sommes pas dans la vraie rue ni dans le vrai monde. Nous sommes dans un livre. Ça veut dire qu'il y a un monsieur qui écrit l'histoire, et une dame qui fait les dessins. » (p. nd) Plus la réflexion sur l'existence, la création, et même l'interaction auteur-lecteur, avance, plus les illustrations deviennent absurdes.
Je suis en amour avec ce livre. Et bien que les dialogues et les réflexions qu'il comporte soient du pure délice, les illustrations y sont aussi pour beaucoup. D'une part, elle renforcent les « explications » du papa, comme cette petite fille qui lit le livre dans le livre. Ensuite, elles sont truffées de petits détails très amusants à découvrir.