L'Homme, la Pieuvre et l'Orchidée

Même ceux qui connaissent les souffrances d'une maladie parvenue à sa phase terminale et qui ne cessent de se plaindre se cramponnent jusqu'au dernier souffle dans l'espoir de savourer une fois de plus l'éclat du soleil. p415

On admet généralement que même les créatures les plus simples et les plus primitives ont besoin - ne serait-ce que pour survivre - d'appréhender un peu leur proche environnement, autrement dit d'avoir une esquisse de conscience.
[...] Pendant quelques trois milliards d'années, cette sensibilité à l'environnement de chaque créature a fini par aboutir à ce que nous appelons notre conscience. p405-406

Les nouveaux écologistes devront agir comme des médecins, en reconnaissant que les principaux problèmes, comme l'appauvrissement et même le réchauffement de la Terre, sont les symptômes de maux plus essentiels. p359

Cette saga de l'évolution me fascine, pas simplement parce qu'elle nous situe dans le temps mais aussi parce qu'elle définit la place que nous occupons dans la communauté de la vie. Elle touche à notre fibre même. Elle nous fournit un lien commun avec les plantes et les animaux, nous rendant tous frères de la même expérience cosmique. Les découvertes que nous autorise l'étude des quatre milliards et demi d'années écoulées nous aideront sûrement à rêver des milliards d’années à venir. p184

S’il a été remarqué que quelques dauphins pouvaient reconnaitre jusqu’à cinquante mots de notre langue, aucun humain n’a jamais pu comprendre un seul mot de la leur.

Ô amants fugitifs, l'explosion de votre amour a pour seule ambition d'être, en rennonçant pour demain à l’orgueil d'avoir été. p425

Vue de face ou de profil, aucune vague n'est exactement identique à une autre. Elles viennent au monde, elles prennent plus ou moins d'ampleur, selon leur destin, et c'est cette dimension que les gens, s'ils étaient des vagues, appelleraient "réussite sociale". p424

C'est de nos esprits, pas de nos gènes, qu'est issu notre refus de la loi de la nature. Cela a été notre choix, non pas un élan instinctif, qui nous a amené à remplacer la sélection naturelle par la moralité. Il faudra bien des générations pour que la loi morale s'inscrive dans les gènes humains. D'ici là, l'instinct d'obéir à la loi de la nature reste codifié dans la structure complexe de notre ADN. p363

Naviguant sur les mers du monde, j'ai assisté à bien des naufrages culturels. Même si chaque désastre a sa propre histoire - certaines catastrophes étant provoquées par la cupidité ou l'hostilité, d'autres par des bonnes intentions erronées -toutes se sont déroulées sur le même modèle : une confrontation entre deux peuples aux cultures différentes; dont l'un proclamait, unilatéralement sa supériorité. p362

La biodiversité ne s'applique pas seulement aux écosystèmes, mais aussi aux cultures des hommes. Pour survivre, une civilisation humaine, comme des écosystèmes, a besoin de diversité. p361