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Critique de marina53


Daniel Couvreur a retrouvé dans les archives du journal Le Soir, une sorte de journal tenu par Marc Aubrion mais aussi des écrits de René Noël. Deux des hommes à l'origine de ce canular journalistique. Bien que personne ne fut tué, qu'aucun bâtiment ne fut détruit et qu'aucune violence ne fut faite, cet acte de résistance parvint jusqu'à Hitler et Churchill et causa la mort de plusieurs hommes...
Le 10 septembre 1943, René Noël, dit « Jean », responsable du Front de l'Indépendance pour le Brabant et le Hainaut, rencontre chez son ami, le peintre Léon Navez, Marc Aubrion. Se sentant inutile avec ses petites actions sporadiques, ce dernier lui propose alors de devenir responsable de presse. Pour se faire, il devra quitter son emploi et sa famille, sans donner d'explication, se cacher dans une famille d'accueil, et porter le sobriquet d' »Yvon ». Son rôle : concevoir et écrire un journal d'informations, dans une imprimerie clandestine. Un soir, en cherchant l'inspiration, il songe à un article pour tourner les Allemands en ridicule...

Daniel Couvreur, journaliste du Soir, est à l'origine de cet album après avoir découvert des articles de Aubrion et Noël. Après l'invasion allemande, Le Soir appartient dorénavant à l'ennemi et devient le « Soir volé », Le Soir emboché comme il fut appelé. En 1943, quelques résistants décident, à la barbe des Allemands, de publier un numéro contestataire, appelé le Faux Soir, au coeur duquel ils se moquent des ennemis et leurs alliés, les ridiculisent et tournent en dérision certains faits, d'armes notamment. Daniel Couvreur et Denis Lapière dépeignent, dans cet album, les conditions dans lesquelles tout cela a pu être possible, les barrières rencontrées, les contretemps mais aussi les soutiens, l'accueil du public (hilare !) et les conséquences, pour certaines dramatiques, qui en découlèrent. Passionnant, immersif, cet album rend un honorable hommage à tous les hommes à l'origine de ce projet pour le moins « gonflé » et dangereux, dans une atmosphère que l'on sent tendue, et montre l'importance (et le poids) des mots et la liberté d'expression. Graphiquement, Christian Durieux alterne judicieusement le noir et blanc pour les événements du passé et l'ocre pour le présent
En bonus, un fac-similé de ce fameux Faux Soir...
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