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Citations sur Mon corps et moi (16)

Donc, certain orgueil persuadé de son pouvoir de décider, et me déclarant apte à tirer parti du bien et du mal, du beau et du laid, et me donnant aussi la méfiance de tous les systèmes — Tzara, vous aviez raison et l’absence de systèmes est encore un système — en un même instant et sans les concilier jamais, assemble scrupules et cynismes.
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Demander secours à des présences extérieures c'est croire au miracle des échanges.

Or les créatures assemblées se prennent beaucoup les unes aux autres et ne se donnent rien.

Où va donc le fruit des larcins réciproques?

J'aimerais croire à quelque cagnotte de l'esprit, au patrimoine de l'humanité.
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Seule la mort, en pétrifiant les plus chers visages permet de croire définitive leur expression et définitif aussi le sentiment qui en naît au plus secret de nous. Quant à ces affirmations que le mouvement sans cesse renouvelle, chacune est de quelque vérité, mais que le temps limite et qu'on ne saurait confondre avec la vérité.
Ainsi la minute actuelle fait un mensonge d'une franchise antérieure.
Mais cesse la vie, et toutes les ficelles se cassent. les pantins renoncent aux subterfuges de l'agitation, à l'épilepsie simulatrice. Les édifices conventionnels s'effondrent sous leur étais de mensonge et alors, même si nous pleurons la catastrophe et croyons que le malheur va reculer encore certaines bornes, à contempler la débâcle où se trouve englouti ce à quoi nous devions le plus grand, parce que le plus sûr, bonheur, nous ne tardons guère à penser que mieux vaut tout de même qu'il en soit ainsi (...)
Incapables de vire sans l'arrière-goût du doute, lorsque nous est ravie la créature qui pour nous fut le plus près d'incarner la perfection, nous sommes heureux qu'elle n'ait eu ni le temps ni l'occasion de sortir du cercle idéal où l'exigence de notre amour prétendait circonscrire son humanité diffuse; c'est pourquoi devant son cercueil nous cédons moins au regret qu'à l'exaltation déchirante, mais exaltation tout de même, de penser qu'une revanche nous fut donnée, et que si elle ne se poursuit point, c'est que la condition humaine seule empêche qu'elle s'accomplisse en durée, mais non la faiblesse de celui à qui nous le dûmes.
Et puis, la magnificence d'un corps débarassé de la vie et que nos mains colorées, chaudes mais faibles, n'osent toucher est déjà, semble-t-il, d'un monde où commence le vrai et son règne insensible, puisque le sensible auquel nous devons de nous renouveler, c'est-à-dire de nous nier et renier sans cesse, ne saurait tolérer rien de définitif.
Nos amours, nos haines, nos essais les plus passionnés?
Des reflets sur l'eau et nous avons appris, pour notre malheur, notre honte, que l'eau est sans couleur, sans saveur, sans odeur.
Condamnés à ne pas savoir si nous serons quelque jour délimitéss, caméléons de formes et de couleurs, lorsque cerains reflets sur l'eau séduisent, parce qu'en dépit du désir que nous en avons, nous ne parvenons pas à les fixer et parce que, malgré tout, nous aovns décidé de les croires réels, pour justifier l'abus de pouvoir, nous essayons de fabriquer une vérité de l'insaisissable.
Le mouvement continue à déformer objets et êtres autour de nous et les déforme si bien que nous ne les reconnaissons pas. Néanmoins nous parlons de vérité. (...) Et ce sont es bouquets combinés. Nous assemblons, pauvres fleurs, les suppositions qui nous ont paru propres à distraire, un temps, les moins frivoles. Le tout se fane vite. L'ère des divertissements ne peut durer.
Rien ne prévaut contre cette angoisse dont est pétrie notre chair même et qui, nous désséchant d'une soif de vérité, doucement nous pousse au pays des miroirs absolus : la mort.
Aucun effort ne s'opposera jamais à l'élant mystérieux qui n'est pas l'élan vital, mais sons merveilleux contraire, l'élan mortel.
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Elle vit avec les autres, va aux autres, à tous les autres, à tous.
Or aller à tous n'est pas aller à tout, mais au contraire n'aller à rien.
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Alors, elle, des sillons de peur par tout le visage,
un visage où la débâcle transparente du fard laisse voir les plus secrètes décompositions,
en dépit de la volonté des yeux,
elle, les mains comme des fleurs malades sur cette poitrine de velours
qu'une lassitude déjà creuse,
le corps rebelle au sursaut que l'esprit commande,
elle, très lente,
avec la gravité de qui présente au juge le dernier argument, affirme :
" Je vais à tout par des chemins modestes. "
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Dans la première moitié de l'année 1914, une citoyenne de Genève m'annonça les cataclysmes qui devaient assourdir mon adolescence à cause de l'échancrure des corsages sur la Côte d'Azur.

Comme elle portait toujours une guimpe hermétique de soie noire, son pays demeura en marge de toute catastrophe.
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Tzara, vous aviez raison et l'absence de systèmes est encore un système.
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Je ne recollerai pas les morceaux du souvenir.

Le ciel craquelé des puzzles ne ressuscite point la féerie.
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Le monde entier peut-être sera sauvé par la grâce de justes syllabes.
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Ton regard couleur de fleuve
Est l'eau docile et qui change
Avec le jour qu'elle abreuve.
Petit matin, Robe d'ange
Un pan du manteau céleste
Sous tes cils, entre les rives
S'est pris. Coule, coule eau vive.
La nuit part, mais l'amour reste
Et ma main sent battre un cœur.
L'aube a voulu parer nos corps de sa candeur.
Fête-Dieu.
Le désir matinal a repris nos corps nus
Pour sculpter une chair que nous avions cru lasse.
Sur les fleuves au loin déjà les bateaux passent.
Nos peaux après l'amour ont l'odeur du pain chaud.
Si l'eau des fleuves est pour nos membres,
Tes yeux laveront mon âme ;
Mais ton regard liquide au midi que je crains
Deviendra-t-il de plomb ?
J'ai peur du jour, du jour trop long
Du jour qu'abreuve ton regard couleur de fleuve
Or dans un soir pavé pour de jumeaux triomphes
Si la victoire crie la volupté des anges,
Que se révèle en lui la Majesté d'un Gange.
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