Mortal song

Je remercie grandement Babelio et les éditions du Chat Noir pour cette sélection. Je le confesse dès que je vois les couvertures de cette maison d'édition, j'effleure à peine le résumé que je suis déjà tentée.
Je ne connaissais pas du tout cette auteure mais la thématique de la mythologie japonaise m'a d'emblée attirée.
Dans ce roman, on suit Sora, jeune femme kami vivant sur le mont Fuji qui apprend à la suite d'une attaque de la montagne par une armée de fantômes menée par un démon qu'elle est en réalité une humaine, élevée depuis son enfance parmi les kami et qu'elle doit retrouver l'héritière désignée par la prophétie pour mettre un terme à ces exactions et rétablir dans la paix dans le monde des esprits.
Le point de vue choisi est celui de Sora, ce qui est assez original puisque cette héroïne n'en est pas vraiment une et elle découvre au fil du roman l'étendue des ses faiblesses magiques mais de ses forces aussi d'un certain sens.
J'ai particulièrement apprécié le style très abordable de l'auteure, les nombreuses références à toute la mythologie japonaise, créatures fantastiques et légendaires, lieux de culte et objets traditionnels parsèment l'intrigue et sont un constant rappel du contexte japonais du récit. Cette histoire est vraiment ancrée dans la culture japonaise ce qui est très plaisant à suivre. La structure du récit sous forme de quête est assez classique mais ce point de vue original lui donne un nouvel élan rafraîchissant le genre d'une manière inattendue. Avec un soupçon de romance et du suspense, le rythme est pourtant assez proche de la tradition japonaise qui prend son temps et on assiste parfois à de longues tranches d'introspection ou de description qui alterne avec les courses-poursuites et les combats très détaillés. Certains moyens de combattre sont inhabituels : tels les ofuda ou les fleurs de lotus.
On s'attache particulièrement au quintet principal, dont chacun a ses particularités et une sensibilité particulière.
Le seul et unique bémol, qui m'a quand même pas mal freinée dans ma lecture, c'est le choix de la taille de police si petite que j'ai souvent peiné dans ma lecture. La mise en page faite avec une police un peu plus grosse ajoutant une centaine de pages aurait été plus agréable.
Mais ce détail n'enlève rien à la qualité de cette histoire/ Avis aux amateurs de mythologie, du Japon, d'aventure et d'héroïne atypique.

J'ai beaucoup aimé l'intrigue originale et l'univers de ce roman qui nous fait voyagé au Japon dans sa culture et son folklore ! Malheureusement, je ne me suis pas attachée aux personnages et j'ai eu beaucoup de mal à le lire...

L'intrigue aurait pu être classique : la fille des Kami qui les libérera parce qu'elle est l'élue d'une prophétie... SAUF QUE : l'héroïne n'est pas une kami, elle n'a aucun pouvoir et n'est qu'une "simple" humaine.

L'héroïne de ce roman, Sora, va voir son monde basculé le jour de son 17ème anniversaire suite à une attaque du palais kami. Et pas juste basculé. Renversé, ses croyances piétinées, son identité totalement chamboulée... Elle découvre ainsi qu'elle n'est pas une kami, mais un changelin pour leurrer les ennemis qui devaient survenir lors de la réalisation de la prophétie. Alors certes, sa crise d'identité est importante (on lui a menti toute sa vie, lui faisant croire qu'elle était bien une divinité), mais... elle tourne beaucoup trop en rond dans ses pensées ! Elle en devient assez rapidement ennuyante...

Les autres personnages sont assez fades et sous-exploités à mon goût. En effet, les kami ont un trait de caractère qui les définissent : la loyauté, la joie, la force... Ce qui fait qu'ils expriment assez peu d'émotions et sont assez plats.

Au final, je ne me suis pas particulièrement attachée aux personnages, même si mon préféré est Keiji.

Néanmoins l'univers est dépaysant. On se retrouve dans un palais sous le Mont Fugi au Japon, gouverné par des kami. Ce sont des esprits de la nature très semblables aux humains pour la plupart, et pouvant manipuler l'énergie pour influer sur la nature (faire souffler le vents ou chasser la pluie par exemple). de même, la culture nippone, que ce soit dans son bestiaire et ses croyances est riche et bien exploitée (et pour une fois, on ne se focalise pas uniquement sur les kitsune !).

Cependant, j'ai eu un peu de mal avec la gestion de la douleur de Sora, que j'ai trouvé incohérente. A quel moment une personne avec une côte cassée peut gravir une pente abrupte sans s'essouffler de douleur ? Surtout quand le-dit personnage n'a pas forcément l'habitude de subir la douleur mortelle...

La romance prend une trop grosse place pour moi et est bien trop évidente (je déteste les instalove mais encore plus les triangles amoureux et on n'est pas passé loin pourtant !). Surtout : elle est trop rapide... Mais c'était également pour mettre en avant l'importance des sentiments et de la palette des émotions humaines (comparativement aux kami qui sont au final très lisses).

Enfin, j'ai eu un peu de mal avec l'écriture où je perdais le fil des phrases par moment car trop longues. Les scènes de combat m'ont paru un peu fouillis par moment également. Pour finir, j'ai relevé quelques coquilles qui se sont glissées dans le roman, et l'absence de petits mots m'a parfois sortie de ma lecture.

En conclusion
Une intrigue originale avec un univers super intéressant, mais avec des personnages un peu trop plats.
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J'ai adoré cette histoire ! Si l'intrigue peut paraître classique dans un premier temps, elle prend des tours inattendues, notamment avec l'héroïne qui n'est pas du tout l'élue annoncée... J'ai suivi Sora et ses amis de bout en bout, c'était palpitant, fluide.
L'autrice a pris soin de glisser le vocabulaire étranger de manière intelligente, on ne s'y perd pas, nous n'avons pas l'impression d'être "noyés". Mon personnage préféré est Keiji - c'est rare de le souligner, mais j'ai craqué pour lui parce qu'il s'agit d'un personnage "gris", haha !
La seule petite chose que je regrette est le triangle amoureux. Je n'ai pas trop accroché (après, je suis très difficile avec ça...), et j'ai surtout trouvé que les étapes que franchit Sora pour se rendre compte de ses sentiments (amicaux, amoureux...) sont un peu trop rapides. Je comprends les intentions de l'autrice, mais ça manque pour moi un peu de profondeur.

--- À la découverte de la culture nippone ---

Dans Mortal Song, des kamis – des créatures entre divinités et esprits, c'est difficile à définir – vivent au coeur du Mont Fuji. Leur mission ? Maintenir l'équilibre entre les forces de la nature. Et je dois dire que cet aspect du folklore japonais, totalement nouveau pour moi, m'a beaucoup plu. Alors, même si cette lecture fut mitigée, je n'ai aucun regret. Je retenterai l'expérience, c'est certain !

--- Plusieurs bémols au niveau de l'intrigue ---

Une prophétie, une élue destinée à sauver le monde, un combat de tous les instants contre le Mal : rien de bien nouveau à l'horizon… ou presque ! En effet, dans Mortal Song, l'élue désignée n'est qu'un leurre, une diversion. Et cette idée, bien que simple, est excellente ! C'est d'ailleurs ce qui m'a décidée à acheter ce one-shot. Néanmoins, cette approche pour le moins originale n'a pas suffi à me convaincre, le reste de l'intrigue demeurant désespérément classique !

En outre, le scénario s'est révélé à la fois prévisible et répétitif. Je m'explique : nos héros suivent un plan établi depuis le début et, si l'on excepte les quelques ajustements de dernière minute, ils le suivent à la lettre : retrouver l'élue, dénicher un à un les trois trésors qui, selon la prophétie, lui permettront de vaincre l'antagoniste et affronter ce dernier. Bref, rien de très palpitant !

Enfin, au-delà de ce côté prévisible, j'ai relevé des facilités dans la résolution de certains problèmes.

--- Des personnages sans relief ---

Comme l'explique l'auteure, la personnalité des kami est définie par un trait de caractère prédominant : l'angoisse, le courage, la sérénité, la joie, etc. Si je n'avais rien contre cette idée au départ, j'ai bien vite déchanté quand j'ai appris à connaître les personnages. Car, oui, pour la plupart, ils sont lisses, voire même carrément clichés.

La bonne nouvelle, c'est que Sora, l'héroïne, n'est pas une kami – rassurez-vous, ce n'est pas un spoil, puisque c'est annoncé dans la quatrième de couverture. Néanmoins, j'ai mis du temps à m'attacher à elle, tant elle est en proie au doute. Au point de tourner en rond, malheureusement !

Ce n'est donc que sur la fin, lorsqu'elle reprend confiance en elle, que je l'ai réellement appréciée !

--- Une fois de plus, la romance ne m'a pas convaincue ---

Et on n'est pas passé loin du triangle amoureux ! Bref, j'ai tiqué. Grimacé, même ! Cette histoire d'amour manque de subtilité, de profondeur. le pire, c'est qu'on la voit s'esquisser très rapidement et qu'elle prend un chouia trop de place à mon goût.

--- Quand tout bascule ---

Sincèrement, au vu des éléments cités précédemment, j'étais à deux doigts d'abandonner ma lecture. Puis, j'ai atteint le dernier tiers du livre. Et BAM ! L'action se met en branle, des rebondissements inattendus surviennent et j'ai arrêté de compter les pages, enfin !

Ce final inespéré m'a définitivement réconciliée avec l'histoire, car j'ai pris beaucoup de plaisir à le découvrir. J'ai donc terminé ce one-shot sur une note positive, ouf !
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Je tiens à remercier chaleureusement Babelio et les éditons du Chat Noir pour l'envoi de ce roman lors de la Masse Critique.

Mortal Song est un roman rafraîchissant qui nous livre un scénario original parfaitement orchestré. Je ne me suis pas ennuyée à un seul instant. Avec cette fiction, nous partons à l'aventure.

L'intrigue nous plonge en Asie et plus particulièrement au coeur des légendes japonaises. Nous retrouvons alors Sora, une jeune femme destinée à hériter du Royaume des Esprits du Mont-Fuji. A la suite d'une bataille, le jour de son anniversaire, elle apprend que tout ce qu'on lui a dit sur elle depuis ça naissance n'est en fait qu'une illusion. Elle n'est pas l'Héritière. Elle n'est qu'une simple humaine que l'on a échangé avec la véritable héritière Chiyo.

Courageuse, Sora ne se laisse pas abattre par cette révélation. Elle ne souhaite que sauver et protéger ce monde qu'elle pensait être le sien. Malgré son éducation, la jeune femme est très humaine dans le sens où elle réagit comme chaque Homme et non pas comme un être surnaturel. Lorsqu'elle apprend qu'elle n'est pas ce qu'elle pensait être, elle passe par plusieurs phases comme le choc, l'angoisse, le déni et l'acceptation. Nous ressentons pleinement ce qu'elle vie. Ainsi, au fil des pages, nous évoluons avec elle.
J'ai eu beaucoup plus de mal avec le personnage de Chiyo. Je l'ai trouvée tantôt égoïste tantôt légèrement hautaine. Pourtant, au fur et à mesure, elle change. Elle grandit et mûrit.

L'une des choses que j'ai le plus appréciée dans ce roman est le contexte. J'ai adoré le fait que l'histoire se déroule au Japon. J'ai trouvé que cela changeait de ce qu'on avait l'habitude de lire. de plus, je suis une grande passionnée par l'Asie en général alors un livre tel ce celui-ci est une bouchée d'air frais pour moi. L'idée de nous plonger dans les légendes et les mythes japonais m'a remplie de joie. Je peux dire que je n'ai pas été déçue ! Avec Mortal Song, nous côtoyons des kamis mais aussi des fantômes et des kitsunes.

En outre, la plume de l'auteure, Megan Crewe est fluide et addictive. Les descriptions nous permettent de nous plonger complètement dans ce Japon moderne empli de magie. le thème a été très bien exploité au point de nous immerger complètement dans l'univers et dans l'action.

Un roman rafraîchissant au scénario original qui vous plonge au coeur du Japon moderne.
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Héritière du royaume des esprits du Mont-Fuji, la vie de Sora était remplie de magie jusqu'au jour où elle découvrit que tout ça n'était que mensonges… Alors que la montagne est assaillit par une armée de spectres le jour même de ses dix-sept ans, Sora est obligée de fuir et apprend alors qu'elle n'a rien d'un Kami, divinité vénérée aux pouvoirs surnaturels. Elle est un changelin humain, un leurre protégeant à son insu la véritable descendante, cachée parmi les humains en plein coeur de Tokyo. Et voilà que, tout en faisant face à sa nouvelle condition de mortelle, Sora doit au plus vite retrouver celle qui lui a volé sa vie car, Elue de la prophétie et dotée de pouvoirs des plus puissants, elle seule peut sauver son monde du chaos… Un monde qui n'était finalement pour elle qu'une vaste illusion alors que, simple humaine, elle va devoir trouver sa place là où tout s'écroule et tombe à néant…

Un véritable coup de coeur que ce splendide roman ! Et qu'elle merveilleuse idée de prendre le contrepied des histoires classiques ! C'est original et surtout cela change des lectures habituelles pour un résultat des plus magiques, Megan Crewe nous transportant en plein coeur d'une histoire qui a tous les ingrédients d'une fantastique aventure : de sublimes et attachants personnages, un univers fascinant, du suspens et du mystère, de l'action et des bouleversements et surtout une magnifique intrigue des plus captivantes ! Par contre, de nombreuses coquilles gênent à la lecture et ça, c'est vraiment dommage, mais ça ne change heureusement rien à la magie qui prend corps avec cette merveilleuse lecture porteuse d'une bien belle morale et leçon de vie !

Je parlerais d'abord du scénario. À première vue, rien qu'avec le résumé, je le trouvais déjà assez original dans sa conception. Suivre une héroïne à qui l'on annonce qu'elle est un leurre ? Et qui, en fait, n'est pas du tout l'élue tant attendue ? Je trouvais ça très rafraîchissant et j'étais impatiente de voir comment l'autrice allait aborder cette désillusion. de ce côté-là, je n'ai pas été déçue, parce qu'elle en a parlé avec beaucoup de cohérence et de réalisme. À chaque instant, nous avons ressenti les émotions de Sora, du choc à la révélation à son évolution qui a suivi. Tout était parfaitement dosé, le thème a été exploité avec finesse, et comme je le disais, cela apportait un plus à cette histoire. D'ailleurs, ce n'est pas du tout le seul élément qui a été détourné au cours du récit. Au fur et à mesure de la lecture, certaines situations s'imbriquent dans l'intrigue et peuvent surprendre. Je vous garantis une chose à propos de Mortal Song : vous ne vous retrouvez pas du tout dans une histoire bancale. Pour être honnête, une seule révélation m'a paru aussi voyante que le nez au milieu d'un visage, et ce n'était pas non plus autour de ça que l'histoire tournait. Dans son ensemble, nous avons affaire à un texte au scénario original, très ancré dans me folklore japonais. J'ai apprécié le fait d'immerger complètement dans un univers que je ne connais que très peu, même s'il m'a fallu plus de temps pour terminer le livre. C'est encore tout nouveau pour moi, malgré cette lecture effectuée. Il me faudra en lire davantage pour m'y habituer. Dans tous les cas, l'intrigue m'a franchement surprise dans sa structure et dans sa construction initiale. Rien que la désillusion de Sora me donnait hâte de lire ce livre, parce que c'est un sujet très peu exploité dans les romans. Ou alors, on en parle, mais au final, le héros/l'héroïne redevient quand même « l'élu(e) » d'une façon quelconque et ça gâche toute la magie, toute l'ampleur de ce que cela consiste. Ici, Megan Crewe a très bien décrit les sentiments qui ont suivi : le choc, l'angoisse, le déni, l'abattement, l'obstination, l'acceptation… enfin, tout un tas d'émotions de jour et de nuit, qui vont dans un sens avant de prendre un autre tournant. le tout avec énormément de logique. Pour cela, je félicite ce coup de maître, parce que c'était vraiment bien fait. de plus, si le premier chapitre et les deux derniers ont été les plus difficiles à lire (difficulté à entrer dans l'univers, déception de la fin), je tiens à dire que dès le deuxième chapitre, jusqu'à l'avant de l'avant-dernier, je ne me suis pas ennuyée. Plusieurs actions parsèment l'histoire, il y a de l'humour, du drame, des beaux moments comme des mauvais, des relations qui se créent. C'était une histoire très prenante, agréable à lire, chargée de toutes sortes de créatures merveilleuses (ou pas) comme les kami, les fantômes, les ogres, les kitsunes, et j'en passe. ​

En ce qui concerne l'écriture, il est impossible pour moi d'émettre un jugement impartial et juste, puisqu'il s'agit d'une traduction et que je ne connais pas la version originale du texte. de ce que j'en ai lu, malgré quelques faiblesses, le texte est globalement bien écrit, les descriptions nous plongent dans l'univers riche d'un Japon moderne, orné de magie, de nature et de beauté. Écrit à la première personne, l'histoire nous fait entrer totalement dans la tête de Sora, ce qui nous permet d'entrer en collision avec chacune de ses pensées. C'est aussi ça qui a rendu sa désillusion si poignante, si bien exploitée. le texte en lui-même se composait d'un chouette rythme, avec un vocabulaire très accessible, même pour les non initiés au folklore japonais. Malheureusement, le premier chapitre contenait trop de fois le mot « ki » à mon goût et je ne parle même pas du mot « kami » qui revenait de très nombreuses fois, mais en-dehors de cela, nous avons là un récit fluide et accrocheur. La preuve, j'ai lu le milieu en deux traites, j'avais surtout traîné sur le début et la fin ! Au vu de son histoire et de sa plume très chouette à découvrir, ce livre est juste parfait à lire à l'extérieur, en printemps ou en été.

En ce qui concerne les personnages, il y en a quand même beaucoup ! Sora, Takeo, Chiyo, Haru, Keiji, Midori, Omori, etc... J'ai énormément apprécié Sora, qui est très humaine (sans blague…) et dont les réactions m'ont touchée. Elle ne réagit jamais de manière trop égoïste, elle ne pense pas assez à elle, alors que tout son monde s'effondre. Certes, elle se laisse aller dans sa tristesse à certains moments, mais jamais ça n'a un impact direct sur ses amis ou sur le Mont Fuji, elle reste braquée sur ses objectifs coûte que coûte, même après qu'on lui ait dit qu'elle ne « servait à rien » dans la prophétie. C'est une femme courageuse, émotive et très vivante ! À côté d'elle, Chiyo m'a franchement moins plus. Au début, elle m'agaçait à un point où je n'en pouvais plus de lire ses interventions. Je levais systématiquement les yeux au ciel. Mais, plus tard, ça s'améliore beaucoup, ce que je trouve positif. Elle a une chouette évolution ! Takeo et Keiji m'ont paru un peu plus « fades », plus Takeo que Keiji au final. le premier a zéro défaut, quand le deuxième en a quelques-uns ; j'ai trouvé que ça faisait trop un contraste kami/humain, comme s'il n'existait aucun juste milieu. Mais la façon dont évolue Keiji est aussi très intéressante à lire. En revanche, j'ai vraiment bien aimé Haru, même s'il ne faisait pas partie des principaux, il déborde d'énergie, de courage et de serviabilité, c'est vraiment chouette. Je n'ai aucun avis sur Midori, je l'aimais juste bien. Et, Omori m'a un peu déçue…

Enfin, ce n'est pas seulement Omori qui m'a déçue, mais la fin du livre en lui-même. Je ne spoilerai pas, pour ne pas vous gâcher la surprise, mais ce que j'aime dans un roman, ce sont les méchants. Et celui-ci est un peu raté, selon moi. Je n'ai pas trouvé la hype que je ressens autour de gros bons méchants charismatiques, parce qu'Omori m'a laissé totalement indifférente, son histoire ne m'a pas vraiment touchée plus que ça. Et puis, la fin m'a laissé un arrière-goût de « Ah… tout ça pour ça ». J'ai nettement plus apprécié l'aventure, le milieu du livre, tout ce qui a précédé la fin, au final, mais ce n'est qu'un avis personnel et ça ne veut pas dire que c'est nul. C'est un avis subjectif. C'est juste moi qui n'ai pas accroché plus que cela au dénouement du roman, tout simplement. le mieux est que vous vous fassiez votre propre avis, pour le coup.

Grosso modo, Mortal Song est une histoire ancrée dans le folklore japonais, où une classique prophétie se transforme en une tragique malédiction pour une héroïne, préparée depuis l'enfance à devenir plus que ce qu'elle était en réalité. Au fil des pages, nous entrons en collision avec ses sentiments, logiques et cohérents, tous autant qu'ils sont. Sora évolue, au même stade que les autres intervenants du récit autour d'elle. À l'aide d'une plume soignée, fluide et accessible, Megan Crewe nous emporte dans un univers très rafraîchissant et surprenant sur bien des aspects. Ma déception réside dans le personnage d'Omori et le dénouement de l'histoire qui, à mon goût, manquaient un peu de profondeur… Il s'agit malgré tout d'une agréable lecture que je conseille à tous les amateurs du genre (ou ceux qui souhaitent le découvrir!).
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Une histoire très originale qui prend le contre-pied des histoires habituelles du genre (la fille normale qui se découvre être l'Elue). J'ai particulièrement aimé le traitement du personnage et tout la psychologie développée. de l'action, de la fantasy, de l'amour, de l'amitié et une héroïne attachante, que demander de plus ?

Une couverture aux couleurs douces. le rose des fleurs de cerisiers entourant une montagne représentant le mont Fuji. Une illustration qui n'a pu que m'attirer l'oeil lors de la Foire du Livre de Bruxelles en 2020.

À l'aube de son dix-septième anniversaire, le monde de Sora bascule. Une armée de fantômes à la solde du démon Omori envahit le mont Fuji sur lequel elle habite depuis sa plus tendre enfance. À l'aide de son protecteur Takeo, elle s'enfuit vers la vallée de Rin la Sage afin de délivrer la montagne et ses parents. L'adolescente apprend que sa vie entière est un mensonge. Elle n'est qu'une simple humaine échangée avec la vraie princesse. Sora et Takeo partent à sa recherche pour accomplir la prophétie.

L'histoire nous plonge dans l'univers des divinités japonaises nommées Kami, situé dans un temps contemporain du nôtre. L'autrice élabore des règles autour de leurs pouvoirs conférés par le ki. Une source d'énergie puissante qui peut toutefois se tarir sous les coups des armes blanches et à feux. Ainsi, aucun dieu n'est immortel ou imbattable. Ils s'avèrent juste plus résistants que les humains et possèdent des ressources pour contrer les fantômes et les démons.

Confrontée à la réalité, Sora va devoir apprendre à vivre avec ses faiblesses de mortelle, car elle absorbait le ki du mont Fuji, qu'elle quittait rarement, et de son amie Midori, une libellule. Il s'agit du coeur de ce récit : accepter ce que l'on est, connaître ses propres limites et, surtout, transformer ses défauts en force. La vérité sur la condition de sa naissance fut un choc pour l'adolescente au point qu'elle la nie jusqu'à sa rencontre avec Chiyo, la princesse de la montagne, dont l'énergie brille tellement qu'elle attire naturellement les gens autour d'elle. Sora se bat avec ses nouveaux sentiments. La peine ressentie par l'abandon de ses parents biologiques ainsi que la peur du rejet de ceux qu'on aime et de l'avenir.

Au cours de leurs péripéties, elle se connecte à son corps, apprivoise son coeur volatile et découvre un nouveau pouvoir : celui des émotions. Les divinités ne ressentent pas autant que les humains. Ils se définissent par un sentiment général auquel ils sont réduits. Ainsi, Takeo est loyal tandis que Chiyo possède une positivité inébranlable. Ils dévient rarement de leur caractéristique et cet aspect me les a rendus inintéressants. Je n'ai accroché ni à l'un ni à l'autre en raison de cette immuabilité. En plus, ils sont traités comme des personnages tertiaires. On n'apprend rien d'eux. Cependant, ce choix reste cohérent vu que l'héroïne reste Sora qui est également la narratrice interne du roman, et le récit se base sur les sentiments humains.

L'amour, l'émotion la plus forte parmi les mortels, se retrouve d'ailleurs au coeur de l'histoire et en devient même un pouvoir plus puissant que le ki. Un moteur de haine, comme de lucidité et de courage. En cela, Megan Crewe a réussi à élaborer un roman solide et bien ficelé sur les raisons de l'action des fantômes et les conséquences de leurs actes.

Parmi les nombreux personnages, j'ai beaucoup aimé Keiji. Cet adolescent marginal qui adore le surnaturel et se jette dans l'aventure, excité de découvrir enfin ce qu'il étudie depuis longtemps. Dès les premières interactions avec Sora et les autres, il se révèle complexe et nuancé. Un vrai humain en somme ! Haru, le petit ami de Chiyo, m'a également plus dans la seconde partie du texte par son ouverture d'esprit. Ultra-protecteur et guerrier dans l'âme (il est au club de kendo), il représentait le mâle prêt à en découdre dès qu'on s'approche un peu trop de sa dulcinée, comme si elle ne savait pas se défendre toute seule. Quand elle se révèle bien plus forte, son amour ne fluctue pas et ses paroles montrent une maturité rassurante qui fait plaisir à voir pour ce type de protagoniste masculin que l'on pense au départ dominateur.

Le roman est porté par une plume simple. Fluide et rythmée dans les scènes de combat, elle ne m'a pourtant pas immergée à chaque fois dans le récit en dépit de la narration à la première personne du singulier. Je me suis demandé si seule l'écriture en était la raison, car Sora devient en partie, spectatrice du sauvetage du mont Fuji. Par moment, elle prend du recul quand elle ne sent plus à sa place, comme si elle enfilait le costume du personnage secondaire, avant de se ressaisir en s'impliquant. C'est peut-être cela qui m'a fait décrocher à certains instants, mais je pense que la manière de développer le récit, de voguer entre action et introspection, et la nature des kami, plus des faiblesses de vocabulaire, ont également joué.

En bref, Mortal Song est une histoire sympathique mettant en scène une héroïne qui se relève d'une crise identitaire en se confrontant à ses émotions pour en faire une force. Il nous plonge dans le folklore nippon entre tradition et modernité. Si cette lecture ne m'a pas emballée, notamment au niveau des personnages divins et de la plume, j'ai tout de même apprécié l'orchestration et l'arrangement des thèmes : le dépassement de soi, trouver sa propre voie et le pouvoir de l'amour en tant que source de bien et de mal.
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