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Critique de asnico


COUP DE COEUR

Agnès fait partie de ces femmes qui ont remplacé leur mari parti au front lors de la première guerre mondiale. Elle a été embauchée comme conductrice de tramways, métier d'ordinaire réservé aux hommes et pour lequel les femmes sont jugées « incapables ». Elle adore ce job.

Lorsque la guerre s'achève, elle est virée et doit retourner à l'usine où elle travaillait avec son mari. Ils s'aimaient ces deux-là avant cette foutue guerre. Mais Célestin rentre perturbé et infirme. Il a un sérieux penchant pour la bouteille et ne supporte pas que sa femme gagne plus que lui.

Agnès voit cela bien différemment : elle ne voulait pas laisser tomber son métier de conductrice et n'accepte pas l'idée qu'à l'usine une femme gagne deux fois moins pour le même boulot qu'un homme. Les femmes ont porté le pays à bout de bras pendant 4 ans après tout ! Il n'y a aucune reconnaissance, les femmes ne sont bonnes qu'à servir les hommes et s'occuper des gosses.

C'en est trop pour Agnès : elle s'engage dans le mouvement des suffragettes qui défend notamment le droit de vote des femmes en France. On est en 1919 et « voter, c'est exister » selon les féministes. Célestin voit cela d'un très mauvais oeil et la violence dans le couple va aller crescendo. Il ne faut pas oublier qu'à l'époque les femmes s'occupaient entièrement du foyer, il leur fallait une autorisation pour le moindre fait et geste à l'extérieur, il n'y avait pas de contraception, aucune indépendance financière possible, même pas le droit de porter de pantalon. Ca me paraît dingue quand j'y pense mais ce n'est pas loin.

Sans être une militante de la première heure, ce livre permet de ne pas oublier que la plupart de nos acquis politiques et sociaux, c'est grâce à des gens comme Agnès qu'on les a eus... Qu'être une femme « classique » à l'époque, c'était n'avoir aucune activité intellectuelle et n'exister que pour obéir, obéir, obéir encore et toujours. Mon Dieu, je ne pourrais même pas écrire de critique sur Babelio !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Même si être une femme dans le monde d'aujourd'hui reste plus difficile qu'être un homme - tiens, ça me fait penser qu'il y a une émission sur l'excision ce soir ; ça va changer de l'affaire Weinstein gggggggggrrrrrrrrrrrrrr – je considère que la femme française a bien plus de raisons d'être heureuse que ses grands-mères, arrières grand-mères...

L'écriture du bouquin est fluide et la fin bouleversante. L'histoire est scénarisée sous la forme d'un flash-back, construction narrative que j'affectionne particulièrement.
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