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Critique de samaudruz


Je retrouve Anne Cuneo après avoir découvert son écriture avec le maitre de Garamond. Je savais donc avec quoi je partais: une écriture qui m'avait à l'époque parue sèche, peu colorée. J'avais néanmoins apprécié le sujet, les personnages. J'aime, dans le roman historique les sujets médiévaux liés aux arts.

Le trajet d'une rivière se penche sur Francis Trégian, un noble de Cornouaille, catholique dans une Angleterre anglicane peu tolérante, excellent musicien, qui aurait réuni les partitions du Fitzwilliam Virginal Book (le virginal étant une sorte de petit clavecin). A travers l'histoire de Trégian, on découvre une époque de conflits religieux, de troubles politiques mais aussi une magnifique période pour l'histoire de la musique.

Anne Cuneo a fait une recherche sérieuse, approfondie, digne d'un mémoire et offre à la fin du roman une liste de sources intéressantes, surtout pour écouter les morceaux mentionnés. Mais malheureusement, malgré toute cette recherche, le roman reste très superficiel. On rencontre bon nombre de personnages intéressants, nettement plus intéressants que Trégian lui-même qui, malgré ses nombreuses qualités, reste fade. Même son frère, faible gamin, est plus fort, plus marqué et c'est Giuliano, le serviteur, marchand, aventurier qui restera le personnage le plus coloré - celui dont on voudrait finalement faire un roman. Car si à travers Trégian on découvre bon nombre de partitions intéressantes, lui se contente tout au long du récit de jouer, réunir des partitions, croiser des gens, jouer... et on recommence. J'exagère à peine. On effleure. C'est une liste d'évènements consignés. Et à la longue, ça ennuie. L'émotion monte avec le pathos final qui tranche sur le reste du texte, mais semble futile, comme si tout à coup l'auteur voulait tirer une larme de son lecteur alors qu'elle n'a pas su le faire en pleine épidémie de peste ou lors de batailles tragiques. Un roman ambitieux donc, bien écrit si on s'en tient à la maîtrise de la langue, mais qui tient plus de la relation, du rapport que du roman.
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