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Critique de SZRAMOWO


Idem's s'apparente à une allégorie de l'amour.
Lorsque sa moitié disparait, Ciryl, par réaction qu'il ne maîtrise pas, se sépare de lui-même, son corps d'un côté, son esprit de l'autre. Il erre dans un espace éthéré.
Il consulte mais rien n'y fait. La solution qui lui permettrait de se retrouver est de pirater un corps en déshérence, pourquoi pas celui d'une mourante et de préférence celui de sa moitié Aelita qu'il retrouve entre la vie et la mort dans une chambre d'hôpital.
Dès lors ils vont former cet être parfait, composé d'un corps abritant deux esprits communiant dans la parfaite unité, le rêve de nombre de couples lassés de regarder ensemble dans la même direction.
« C'est une intimité impossible à décrire tant elle échappe aux normes. »
Cet esprit augmenté d'une capacité à se régénérer tantôt en homme tantôt en femme les poussent (j'adopte un pluriel de circonstances) à créer une agence de détective REPONSATOU.
"Le bouche-à-oreille auprès d'une catégorie de personnes, jouissant d'une certaine fortune tout en se trouvant face à des problèmes insolubles, (leur) offre une authentique considération."
Leur accueil met les clients en confiance "(...) nous projetons des hologrammes hyperréalistes de paysages apaisants (...)forêt primaire au printemps dans le nord de la Pologne, long panoramique de la côte chilienne."
"L'intérêt de (leurs) enquêtes, c'est qu'elles suscitent de multiples surprises inattendues et des récompenses inespérées."
Les circonstances les mèneront à traiter des situations aussi baroques et extraordinaires que la leur.
Sollicités par l'héritier d'un jardin extraordinaire ils découvriront une réserve d'extraterrestres envahissant la terre à la façon des body snatchers du roman de Jack Finney.
Ils démêleront les fils d'une histoire d'amour honteuse entre un robot et son confiseur de propriétaire jaloux des innovations sucrées de son androïde.
Ils mettront en oeuvre leurs deux logiciels de voyage dans le temps, Copytime et Virtual Universe pour aider une jeune femme, Audrey, à réarmer un appareil photo en or capable d'enfermer des hologrammes de personnages qu'elle a rencontrés.
Les VETNI (Visiteur Extra Terrestre Non Identifié) veulent imposer leur langage aux humains puisque disent-ils « L'apprentissage de notre langue ne présente aucune difficulté puisqu'elle se transmet en mangeant. »
Philippe Curval traite ces histoires toujours avec humour et en gardant la distance de l'observateur curieux mais sceptique :
« de Java, nous ne connaissons qu'un pas de danse. »
« Nous sommes parvenus à les circonvenir à force de diplomatie et de quelques centaines de dollars.»
« Bien que le réceptionniste de l'hôtel nous l'ait déconseillé, nous louons une Toyota Avanza. »
« Nous venons de déjeuner d'un excellent magret aux griottes accompagné d'un lalande-de-pomerol d'une dizaine d'années, au bouquet flatteur, mais légèrement suranné. »
« Veuillez nous excuser de ce ressort classique de feuilleton, mais il reflète la réalité. »
Malgré cette dérision parfois excessive, Curval traite des sujets contemporains, comme celui des migrants abandonnés en Méditerranée ou instrumentalisés comme l'actualité nous le montre.
« Déjà, à l‘époque de l'affaire de Lampedusa, ce pirate coulait les bateaux des migrants pour capturer les meilleurs spécimens, hommes et femmes. Une fois prisonniers, ils les louaient à des potentats du Moyen-Orient. »
Une boucle complète d'histoires dont le fil rouge est l'histoire hors normes de Cyril et Aelita. Des récits baroques ou loufoques qui retombent toujours sur leurs pieds servis par l'écriture ciselée de Philippe Curval.
Merci à Masse Critique et aux éditions de la Volte de m'avoir permis de retrouver cet auteur que je lisais dans les années 1970.
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