« Peut-être que la morbidité qui entoure la défunte lui donnera des idées. Mary a toujours aimé lire ses romans. La liste n’est pas longue, mais très variée sur les thèmes abordés : éducations des filles et des garçons, quelques récits critiquant le mariage. Et surtout son grand œuvre : un pamphlet philosophique sur la place des femmes dans la société anglaise. En somme, de quoi motiver ces dernières à l’émancipation. Le mode de vie de Mary est proche de ce que sa mère avait imaginé dans ses livres. Et puis comme son père l’y encourage, intellectuellement, elle ne s’impose aucune autocensure, toute idée est sujette à réflexion. »
« Peu à peu, le doute sur ce qu’elle a lu la submerge… Et si elle s’était complètement fourvoyée sur les intentions du médecin ? Ce fut une discussion avec le Dr Polidori qui l’avait perturbée quelques soirées auparavant. Alors que Byron et celui-ci tenaient une conversation houleuse où le jeune homme avait eu le malheur de contredire le Lord, le clinicien réfutait violemment les accusations de dépravation dont il était la victime. Oui, pour son métier il devait voir des femmes nues, vivantes et mortes. Non, il n’avait pas d’envie malsaine sur les corps inertes des malheureuses pendant les analyses post-mortem. »