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Critique de DonaSwann


Le tract commence par un état des lieux des crispations (et le mot est faible, "hystérisations" serait plus juste) du débat public sur de nouvelles idées pourvues de nouveaux termes, qui se greffent, ou non, aux anciens. Pour les combattre, on se lance dans des jeux de généralisations, d'exagérations à partir d'un incident, d'inventions aussi, de phénomènes qui n'existent pas et dont on fait l'ordinaire d'un groupe qu'on combat (prétendre que les ascenseurs ne sont plus mixtes aux USA, par exemple), tout en pointant que les minorités font la règle ; on médicalise les attitudes et les comportements qui déplaisent. Haro sur le woke, la cancel culture, le nouveau féminisme, les végétariens et ne parlons même pas des végans, ceux qui veulent sortir des stéréotypes sexuels et, pourquoi pas, de leur sexe de naissance ; déni du néo-colonialisme, des appropriations du vivant, de la culture, des biens communs ; affirmation que le capitalisme mortifère est la seule voie réaliste possible... tout cela avec morgue, colère, mépris, procès d'intentions, comme je disais plus haut.

La plupart de ces chantres sont des conservateurs complètement abouchés avec (ou adoubés par) le journalisme de préfecture et la presse (les réseaux sociaux) de milliardaires ; ils détestent l'émancipation, sociale, intellectuelle, politique, culturelle que l'individualisation permet (elle n'est pas qu'avantageuse mais elle l'est de ce point de vue-là) ; ils aboient éperdument dès que quelqu'un s'écarte de la route. Et, bernés, les "brav' gens" de la chanson de Brassens, les suivent, frappés par le "bon sens" voire convaincus qu'on s'est détourné de la grande idée d'universalisme. Les plateaux fustigent ces nouvelles idées sans prendre la peine d'éclairer leurs origines et leur lexique, pour les frapper du coin de l'absurdité.

Or ces nouvelles idées, pas toutes complètement concordantes, ce sont celles de la jeunesse, nous explique François Cusset. Je résiste à la tentation de continuer à résumer son argumentaire pour dire que c'est une lecture qui fait du bien. le positionnement de l'auteur n'est pas manichéen mais engagé résolument aux côtés des nouvelles luttes, sans les exonérer des écueils vers lesquelles elles risquent d'échouer ni de leurs angles morts.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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