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Critique de glegat


Toute lecture débouche sur une déception, celle de ne pas obtenir de réponse à son questionnement. Quand bien même l'auteur prétendrait apporter une réponse à un problème, comment s'assurer que sa réponse est la bonne et qu'elle ne sera pas remise en question demain ? Personnellement j'entame toutes mes lectures avec enthousiasme en espérant y trouver, si ce n'est une explication du monde, au moins une parcelle de vérité. Aucune lecture n'est stérile, mais très peu nous communique cette agréable sensation d'avoir avancé d'un bon pas sur le chemin de la vérité. le livre de Boris Cyrulnik et d'Edgar Morin qui culmine à eux deux 190 ans de vie terrestre n'échappe pas à cette règle. Mais une fois fait ce constat il faut reconnaître qu'à défaut de donner les clefs de l'énigme de la nature humaine cet ouvrage permet au moins d'agiter les neurones du lecteur on lui ouvrant quelques perspectives de réflexion fort intéressantes. le langage est décidément trop imparfait pour exprimer la complexité du monde, il faudrait inventer un nouveau moyen d'expression mêlant la précision des mathématiques à l'expressivité de la musique, un langage s'adressant simultanément à la raison et aux sensations. En somme un langage qui s'adresserait à une pensée incarnée. Pour autant il serait dommage de se priver des réflexions de ces deux sages qui pratiquent une approche pluridisciplinaire des problèmes philosophiques et scientifiques dans une optique résolument humaniste. Dans une discussion à bâtons rompus sur la nature humaine et son devenir, ils s'accordent à penser que le trésor de la vie et de l'humanité est dans la diversité : « La culture doit s'ouvrir pour s'enrichir, le métissage est créateur d'une nouvelle identité… L'idée atroce est celle de l'exclusion… Les identités sont faites d'intégration. Un monde où l'on ne comprendrait pas l'autre, où on le verrait comme un ennemi, où l'on s'enfermerait à lui est un monde de l'horreur » (pages 86/87).
Les auteurs mêlent leurs réflexions à celles des grands philosophes et cette conversation qui aborde des sujets variés délivre de manière sous-jacente un message ou l'empathie est le bon chemin pour bâtir une société plus juste et plus humaine qui s'oppose aux discours techno-scientifique qui fragmente.
Un petit livre stimulant et sans dogmatisme.

— « Dialogue sur notre nature humaine, l'unité dans la diversité », Boris Cyrulnik et Edgar Morin, Marabout (2021), 90 pages.
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