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Critique de Matatoune


Avec ce titre somptueux, « La nuit, j'écrirai des soleils », Boris Cyrulnik nous entraîne sur les chemins de la littérature ! Où plutôt sur les traces des écrivains ! A partir de sa propre histoire et de la capacité de certains de pouvoir dépasser leurs traumatismes, Cyrulnik, neuropsychiatre, décortique l'enfance troublée, abimée de certains auteurs et dissèque leurs processus de création littéraire.
Le concept de résilience qu'il a largement contribué à concevoir et vulgariser en France à partir des travaux de psychiatres américains spécialistes de la petite enfance est analysé ici à partir de l'histoire orpheline ou maltraitée ou abandonnique d'un certains nombres d'écrivains. de la perte ou du manque sort la créativité à condition d'accepter de griffonner encore et encore pour éponger et mettre du sens sur cette souffrance.
A chaque ligne, à chaque mot, on croit entendre sa voix grave et sereine qui murmure en mots si simples qu'on finit par croire qu'il se répète, digresse et s'éparpille… Car, il se mérite, le bougre ! On le lit semblant radoter encore et encore! On pourrait se lasser. Mais d'un coup, les quelques mots couchés sur la ligne font sens et nous emmène vers une explication comme une évidence…Et, au détour de l'histoire de Genet, Sarthe ou Gary, c'est vers notre intime que Boris Cyrulnik nous plonge. Loin de moi, l'idée de me comparer à ces écrivains, mais leur mise en mots me concerne puisque je passe tant de temps à me perdre dans leur lecture ! Car, je ne serai pas la première à m'interroger sur ce qu'un auteur nous dit de son histoire personnelle même si nombres d'artifices viennent en cacher l'accès !
Je passerais sous silence les explications psychologiques des différents processus qui conduisent à la résilience par l'écriture! Je n'expliquerais pas la reconnaissance temporelle de l'enfant, la niche sensorielle et autres stades ! Je n'entrerais pas dans les pourcentages d'orphelins et les déportations juives ! Non ! Je me refuse de réduire une pensée si complexe, si riche en quelques phrases réductrices !

Pourtant, Boris Cyrulnik refuse de parler de thérapie par l'écriture, car il n'y a pas soin. Il a juste création à un moment donné dans une situation précise pour transformer le vide en vie !

Je souhaite aux prochains lecteurs autant de plaisir que j'ai pris à découvrir cet essai !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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