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Critique de RomansNoirsEtPlus


Difficile pour moi de passer à côté d'un nouveau roman de DOA, auteur que je suis depuis des années maintenant. Un auteur à part s'il en est, autant pour son souhait de ne pas se mettre en scène en tant qu'auteur , que par son écriture écorché vif et son style si particulier quasi cinématographique.
Il a d'ailleurs sans doute trouvé son fils spirituel en la personne de Benjamin Dierstein.
Son nouveau roman né sous le signe d'un combat de gladiateurs des temps modernes, agiles et rusés à défaut d'être protégés par des armures sans faille , nous entraîne dans un combo explosif qui mêle un ancien des stups tueur de trafiquant, une bande de manouches redoutables et une enquêtrice de l'Office anti-stupéfiants.
Vous l'aurez compris le fil rouge de ce récit c'est la drogue. Son trafic international, ses réseaux de revente, son blanchiment et cette violence permanente entre chaque concurrent, prêt à toutes les extrémités pour éliminer un adversaire et étendre son business. En face d'eux, ils vont trouver l'OFAST et les brigades des stups des structures rarement coordonnées dans leur lutte.
On va ainsi faire connaissance avec Amélie Vasseur, gendarme expérimentée qui a rejoint l'OFAST et dont l'une des missions principales est la surveillance de la famille Cerda. Cette famille d'origine yéniche s'est sédentarisée du côté de Romainville, rachetant peu à peu les pâtés de maison alentour pour en faire leur QG. La famille, défavorablement connue des services de police, est pilotée officieusement depuis la prison par Momo en relation avec sa jeune nièce, pendant que son demi-frère Manu tente de jouer les premiers rôles auprès de cette famille meurtrie par les règlements de compte. À la Santé, Momo retrouve une figure connue : celle de Théo Lasbleiz, ancien commandant à la brigade des stups parisienne qui vient de buter un trafiquant dans les sous-sols du 36 rue du Bastion. Quels motifs l'ont conduit à cet acte irréparable ? Peut-être venger l'assassinat de sa femme et de sa fille unique, quelques mois plus tôt.
Entre Amélie, les Cerda et Théo des relations complexes vont se nouer alors qu'un gros coup se prépare, risquant de rebattre les cartes parmi ceux qui gèrent le bizness , mettant les services policiers sur les dents pendant que Théo tente de survivre derrière les barreaux, quelques anciens amis rêvant de lui faire la peau.

Un nouveau DOA qui fait mouche. Qui tape dans le tas sans mettre les formes avec un totale liberté d'écriture qui fait du bien là où ça fait mal. Bienvenue dans cet univers dans lequel se mêle et se démêle flics et voyous et dont les frontières sont parfois ténues. L'auteur y a réuni une belle brochette de protagonistes qui carburent à l'adrénaline, aux nuits sans fin et aux plaisirs éphémères. le langage est à l'avenant : celui de la rue ou des couloirs décrépis de l'institution policière. L'auteur ne s'y est pas trompé , laissant beaucoup de place aux dialogues dans ce récit où l'oral apporte un surplus de réalisme dans ce roman noir qui semble se dérouler sous nos yeux.
Comme souvent dans les romans de DOA , les personnages crèvent le papier, véritables gueules aux caractères affirmés et qui, si on gratte un peu sous la surface, vont déceler des personnalités plus complexes.
La trame du récit est elle plus classique : on suit les pérégrinations des différents personnages sans savoir si à la fin ils vont se prendre un mur ou trouver une porte de sortie. On est dans la totale incertitude des prochains faits et gestes des uns et des autres dont la seule certitude est que leur futur est incertain. C'est brut de décoffrage, sans effets spéciaux mais qu'est-ce que ça fait du bien !


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