AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de florencem


Comme beaucoup d'entre vous, je pense, j'avais de grandes attentes pour ce dernier tome de cette saga que j'adore. Il est toujours difficile de finir une histoire, et surtout, on ne peut pas contenter tout le monde. Malgré tout, je me suis plongée dans La tempête des échos en gardant espoir.

Je pense que le fait que La tempête des échos n'ait pas été un coup de coeur réside dans les sentiments que j'ai pu avoir durant une grande partie de ma lecture (et de la fin, mais j'y reviendrais). En un sens, ce n'est pas un défaut car c'est la preuve que Christelle Dabos a su me faire ressentir quelque chose d'assez puissant pour me marquer. Même si cela a été négatif. Ophélie, durant son séjour à l'Observatoire des Déviations subi des choses inhumaines. Certes, elle était prête à assumer et accepter tout cela, mais il n'en reste pas moins, que pour moi, cela a été plus que douloureux à découvrir. En littérature, il y a plusieurs choses que je déteste "lire" et en particulier : le fanatisme religieux et la dérive scientifique. Ici, à une certaine échelle, j'ai eu cet écho de voir retranscrit des expériences telles que certains barbares pouvaient pratiquer durant la seconde guerre mondiale. Sous la couverture de la science et du progrès, nous voyons notre héroïne réduite à un objet sur lequel on peut tout expérimenter. J'en suis venue à haïr cette société, et cette négativité ne m'a pas quitté durant toute ma lecture. Oppressante, cette sensation d'injustice avait quelque chose de révoltant qui ne faisait que croître au fur et à mesure.

Au contraire d'Ophélie, qui pour se protéger, garde en elle tous ses sentiments et semble être en mode guerrière, j'avais l'impression de trop ressentir. Encore une fois, c'est une bonne chose même si j'ai été parasitée par cette rancoeur. J'étais tellement plongée dans ma lecture que je n'ai pas vu les pages défiler. Ce dernier tome est prenant du début à la fin. Et même si parfois, le mode offensif d'Ophélie mettait trop en avant cette détermination aveugle d'expier ses fautes, j'ai gardé cette envie de la protéger et de voir sa relation avec Thorn s'épanouir et devenir encore plus forte. Etre épargnée. D'ailleurs, les rares instants où nous pouvons les voir ensemble étaient extrêmement réussis. Il y avait cette douceur et ce respect avec leurs maladresses respectives qui faisaient que leur relation était sublimée. Quand je repense à leurs débuts... Ils sont les personnages les plus aboutis et réussis que j'ai pu voir. Leur amour est vraiment magnifique, à leur façon.

Christelle Dabos nous prouve plus tard qu'à trop vouloir créer une société parfaite, on en obtient l'opposé total. Un écho déformé d'une vision utopique. Babel en est l'exemple criant, mais les autres Arches n'en sont pas moins exempt. On infantilise les hommes, on leur enlève leur passé seul témoin des erreurs qu'il ne faut pas reproduire, on les pousse à une perfection qui les rend incomplet et exacerbe leurs déviances, on ne leur laisse aucune liberté... C'est écoeurant et révoltant. Bien que cela soit partie d'un bon sentiment, je n'ai vu en Dieu qu'un enfant capricieux qui impose sa vision du monde et n'en assume pas les conséquences. Son inhumanité, qui est somme toute, la définition d'un dieu d'une certaine façon, a poussé son monde a sa propre déchéance. J'ai vraiment apprécié toute cette construction autour de l'histoire de la tempête des échos, car elle dénonce tout en mettant le doigt sur les éléments à ne pas reproduire. de plus, cela donnait vraiment une base concrète et solide sur toute la trame de la passe-miroir.

L'intrigue continue d'ailleurs de se complexifier. J'ai eu peur d'être perdue à un moment donné, mais Christelle Dabos maîtrise son univers. Elle le façonne d'un bout à l'autre avec intelligence et cohérence. J'ai beau ne pas apprécier certains de ses choix, il n'en reste pas moins qu'ils sont cohérents avec ce monde et surtout ce qu'est devenu Ophélie. Ma petite Ophélie qui se fait maltraiter à un point que cela en était douloureux. Mais elle ne lâche absolument rien, malgré les épreuves et l'espoir qui l'anime était ce qui me faisait garder la tête hors de l'eau. Même durant cet instant où mon coeur a failli s'arrêter…

Alors oui, la fin de la tempête des échos est trop ouverte à mon goût, elle ne donne pas la conclusion que méritait certains personnages, laissés de côté alors qu'on s'y était tellement attachés, ou bien disparus en un claquement de doigt sans cérémonie (autre regret pour deux d'entre eux en particulier). Mais, cette fin est, je dirais… mature à l'image d'Ophélie. Elle est grandiose et pleine d'enseignements. Elle ne renonce pas cette fin, elle laisse une porte ouverte à laquelle je ne vois qu'une issue. Et je m'accroche à cela parce que je ne vois pas comment il pourrait en être autrement. Donc merci Christelle. Pour ces quatre tomes, pour cette aventure, pour Ophélie et Thorn, pour Archibald, Berenidle, Gaëlle, Renard et Roseline qui vont me manquer, chacun à leur manière. Merci pour cette univers et cette vision pleine d'espoir sur ce que pourrait devenir notre monde.
Commenter  J’apprécie          1502



Ont apprécié cette critique (91)voir plus




{* *}