La différence invisible est une bande dessinée autobiographique relevant du témoignage qui traite de l'autisme et plus particulièrement du syndrome d'Asperger, vécu comme un soulagement pour certains, comme une malédiction pour d'autres. Si les dessins ne m'ont pas personnellement séduite, les propos articulés par
Julie Dachez, sont éclairants et incontestablement pédagogiques. En effet, l'auteure propose, par l'entremise de différents aspects du quotidien et d'une légère touche de l'humour, une sensibilisation à cette forme légère de l'autisme, complètement annihilée par la société, à l'instar de la plupart des troubles neurologiques et/ou psychologiques. Les illustrations viennent alors consolider le discours en offrant des planches pour la plupart dénuées de couleurs, attestant ainsi d'un gommage de la différence, quelle qu'elle soit, aux yeux d'un État à la placidité révoltante. La couleur, très intelligemment étudiée par
Mademoiselle Caroline, est un véritable moteur à la narration, qui, vient alors nourrir progressivement les dessins au fil de l'éclosion psychologique et sociale du personnage de Marguerite. À l'issue de l'ouvrage est présenté de manière très accessible une documentation sur les troubles autistiques et l'abstention de l'État français à aider ces personnes en situation de mal-être, différentes certes, mais non monstrueuses. Un ouvrage délivrant un beau message de tolérance et de respect de l'autre.
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