AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Renod


Paris, le 17 octobre 1961. Une horloge placée dans la devanture d'une bijouterie marque dix-neuf heures vingt-cinq. Soudain, un coup de sifflet strident retentit. Aussitôt, des centaines d'hommes, de femmes et d'enfants originaires d'Algérie se rassemblent pour protester contre le couvre-feu qui leur est imposé. La manifestation organisée par le FLN est réprimée brutalement par la police. Les victimes se comptent par dizaines. le soir même, Thiraud, un professeur d'Histoire, est abattu au pied de son immeuble. Son assassinat passe inaperçu au milieu de ce massacre. Vingt ans plus tard, c'est son fils qui est tué dans une rue de Toulouse. L'inspecteur Cadin est chargé de cette enquête qui va le conduire dans les eaux troubles de notre Histoire.

« Meurtres pour mémoire » enchevêtre la déportation des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale et le Massacre du 17 octobre 1961. L'ombre d'un même homme plane sur ces deux événements : André Veillut, un fonctionnaire exemplaire oeuvrant dans les Préfectures. En 1942, il exécute consciencieusement les directives de Vichy ; vingt ans plus tard, il organise la liquidation des indépendantistes algériens. Le tout au nom de l'ordre public et de la raison d'Etat. On devine que ce personnage est le double fictif de Maurice Papon, tant leurs parcours sont proches. Si aujourd'hui la responsabilité de l'Etat français dans les rafles et déportations de Juifs a été débattue et mise au jour, si la répression meurtrière du 17 octobre 1961 est désormais connue, ce n'était pas le cas au moment de la publication de ce roman en 1983. Le livre rappelle ces faits au nom du devoir de mémoire répondant ainsi à son exergue : « en oubliant le passé, on se condamne à le revivre. » Malheureusement, l'auteur n'échappe pas à l'écueil du polar politique ; au lieu de suggérer, il démontre et fait dire à ses personnages de longues tirades idéologiques. Le roman n'en reste pas moins une excellente introduction à ces périodes sombres de notre histoire.
Commenter  J’apprécie          420



Ont apprécié cette critique (36)voir plus




{* *}