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Critique de Omegane


Une énorme tortue gît sur la plage, la carapace contre le sable et les pattes battant l'air désespérément. Des pêcheurs viennent de la capturer. Une telle prise est rare. le directeur de l'hôtel voisin leur en a promis un bon prix. Mais la bête intéresse aussi les touristes qui se pressent autour d'elle, qui pour en manger la chair, qui pour en faire un trophée. C'est alors qu'une petite voix se fait entendre, celle de David. L'enfant met toute son énergie à défendre l'animal condamné. Alors que tous le mettent en garde contre sa dangerosité, il fend la foule et passe ses bras autour du cou de la tortue, qui s'appaise aussitôt. le public assiste, stupéfait, à un improbable dialogue et, convaincus par un important dédommagement financier promis par le père de David, le directeur et les pêcheurs acceptent de rendre la tortue à l'océan. Mais entre l'enfant et l'animal s'est créé un lien que rien de pourra rompre.

Seul contre tous, le petit David incarne le courage et la détermination qui parviennent à inverser les situations les plus périlleuses. Mais pour défendre sa juste cause, l'enfant possède un sérieux atout : la confiance de ses parents qui ont reconnu dans son amour des animaux une base de sa force de caractère. Cependant, ce soutien serait bien moins efficace s'il ne s'accompagnait des moyens financiers capables de vaincre des résistances insensibles aux discours les mieux prononcés. le lecteur, lui, se sentira surtout concerné par les réflexions du narrateur témoin de la scène : « Quant à moi, j'écoutais ces êtres humains parler de tuer, de manger et d'apprécier le goût d'un animal qui paraissait, même sur le dos, rempli d'une extraordinaire majesté. Une chose était certaine, cette tortue était plus âgée qu'aucun d'entre eux… Et maintenant, elle gisait là, renversée sur cette plage, attendant d'être sacrifiée pour de la soupe et du bifteck… Elle tendait son vieux cou ridé et tortillait son énorme tête, comme si elle cherchait quelqu'un qui lui expliquerait pourquoi on la maltraitait ainsi. » Mais apparemment rare sont ceux qui, comme le petit David, seraient capables de la comprendre. Et la fin de l'histoire laisse entendre que ce don exceptionnel ne peut s'exercer que loin de l'insatiable civilisation humaine. Doit-on le déplorer, s'y résigner, ou refuser une telle conclusion ?


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