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Critique de Romileon


Il ne s'appelle pas George Floyd mais Emmet comme Emmet Till, ce garçon de 14 ans torturé et lynché dans le Mississippi en 1955.
Lui aussi est mort parce qu'il était noir dans un pays où tout homme de couleur tremble pour sa vie quand il est soumis à un contrôle de police.
Dalembert a choisi de nous faire raconter la vie d'Emmet par ceux qui l'ont connu, sauf l'ouverture où il confie la parole à l'épicier pakistanais qui face aux évènements regrette d'avoir fait le 911 parce qu'il soupçonnait le billet donné par Emmet d'être un faux.
Se déroule alors par la bouche de ses amis, ses amours, son coach, la vie ordinaire d'un jeune homme noir « Africain-Américain » qui espère réaliser son rêve, être recruté par la draft NFL et devenir footballeur professionnel.
Sa passion lui permettrait d'être célèbre, riche, de quitter le quartier pourri dans lequel il a grandi. Quelle autre option aux Etats Unis pour sortir de la misère dans laquelle sont cantonnés l'essentiel des Afro-américains ? La musique ? Ah, oui, la musique. La musique et la drogue.
C'est un très beau roman que celui-ci. Sa plume tout en sobriété, sans excès, dresse avec talent le portrait d'une Amérique toujours aussi divisée et cloisonnée entre communautés : blanche, noire, hispanique, asiatique avec des distinctions entre les Orientaux musulmans et les autres…
« Ça ne s'arrêtera donc jamais ? » dit l'institutrice en découvrant qu'un nouvel homme noir a trouvé la mort lors d'un contrôle.
Et c'est peut-être la vraie force de ce livre que de laisser percevoir au fil du récit un espoir, l'espoir qu'enfin, les violences policières soient réellement punies, que les couples mixtes puissent enfin envisager un avenir sans être systématiquement ostracisés par les leurs … Qu'enfin, chacun puisse vivre dans le pays de « la liberté ».
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