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Critique de PetiteBichette


Louis-Philippe Dalembert s'inspire de la mort tragique de George Flyod, en lui prêtant les traits d'un personnage nommé Emmett, pour imaginer sa vie, racontée par ceux qui l'ont côtoyé de façon plus ou moins proche avant sa mort.
Cette galerie de portraits est mordante, bigarrée, pleine d'humour grinçant, et livre une vision désenchantée de l'Amérique, de son miroir aux alouettes pour une grande partie noire de la population. J'ai apprécié et trouvé habile cette approche pour dresser le portrait d'Emmett et son parcours, chacun livrant sa part de vérité sur le défunt.
Si l'esclavage et la ségrégation ne sont plus d'actualité, les stigmates sont bien présents et les mentalités n'ont pas évolué d'un iota chez certains américains.
J'ai un peu regretté cependant des longueurs et un certain angélisme chez l'auteur, un peu trop de bons sentiments. Il n'y a pas de beaucoup de « méchants » dans le Milwaukee (à part les flics assassins et les mères indignes), que des hommes et des femmes admirables et pleins de bonne volonté, même l'ancien pote taulard s'est reconverti en coach sportif pour jeunes défavorisés.
Le véritable George Floyd était loin de l'enfant de choeur décrit dans le livre, il a été condamné plus de huit fois pour trafic de drogue, braquage et divers délits, et a fait quatre ans de prison.
Il m'a manqué un peu plus de réalisme, je ne m'explique pas tout à fait ce parti pris de l'auteur de gommer les faces sombres de son héros, Emmett y aurait gagné en crédibilité et en consistance.
Les circonstances de sa mort ne peuvent trouver aucune justification, ni dans sa couleur de peau, ni dans son passé. L'auteur avait suffisamment de talent pour démontrer ce dernier point, et cette démonstration n'en aurait rendu que plus percutant ce roman. Pourquoi cette frilosité et cette volonté d'édulcorer la réalité ?
L'auteur, par le biais de la révérende Ma Robinson, livre une belle réflexion sur notre capacité à aller vers l'autre, les empêchements liés aux préjugés. La note d'optimisme finale est à saluer, mais il est à craindre que la route reste beaucoup plus longue qu'espéré …
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