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Critique de 974JerLab34


Ce deuxième ouvrage de Dalembert que je découvre confirme tout le bien que je pensais déjà de cet écrivain. de son pays natal, la belle et douloureuse Haïti, où l'on sait si bien écrire, peindre ou chanter, il possède cet ADN où se mêlent les couleurs, la précision, l'humour et la poésie. Il y a bien tous ces ingrédients dans ce roman né de la passion que l'écrivain, grand voyageur éprouve pour la ville éternelle, lieu d'un de ses nombreux séjours. Toutes les saveurs de cette inoubliable cité sont mises en valeur dans « une histoire romaine » : sa cuisine, son patrimoine, sa langue, sa culture. Dalembert excelle également dans l'art de dépeindre l'articulation entre les événements historiques et les individus. L'histoire de cette ville, sans avoir besoin de remonter à l'Antiquité, est riche et parfois, hélas, tragique comme lors de l'époque mussolienne où le moins que l'on puisse dire est que la papauté ne fit rien pour enrayer la défiance à son encontre. Les passages consacrés aux persécutions fascistes sont d'une grande puissance.
Cette saga très féminine, voire féministe, est un régal à lire. La Contessa, Zia Rachele, Elena et Laura offrent à l'écrivain l'occasion d'égratigner les institutions, la noblesse désargentée et au contraire de prôner la tolérance et l'ouverture aux autres. Afin de rehausser tout de même le taux de testostérone, signalons la présence de Giuseppe, à l'élégance et la discrétion rares, qui sauve un tant soit peu l'honneur perdu de la masculine engeance. Pour être tout à fait sincère, je formulerai un très léger bémol. Dans ce carré de reines qui se succèdent, la dernière, Laura, est celle qui, malgré son nom, brille le moins. Les incroyables Contessa et surtout la tante Rachel font ombrage à leur descendante. Sans doute, l'écriture très flamboyante, ce ton « folle époque » ou cinéma des années Risi Scola, convenait moins bien à la (re)belle Laura des années de plomb puis celles de la chute du Mur ? Ce regret d'avoir eu le sentiment que le souffle incroyable des trois quarts du livre retombe un peu ne gâche cependant ni mon enthousiasme pour « Une histoire romaine », ni mon envie de dénicher d'autres pépites de ce malicieux orpailleur, Louis-Philippe Dalembert, qui rappelle que cette nation caribéenne n'est pas seulement une terre marquée par la désolation mais un des plus beaux phares littéraires de la francophonie.
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