August écrit dans l’air de la même façon que Mozart jouait du piano, à ce que m’en a dit mon vieux voisin, Gene Crimmins: comme si le destin de chaque mot était d’arriver jusqu’à nous tel un colis expédié depuis un lieu imaginé par son esprit en ébullition.
D'après ce que j'ai vu, le grand amour est une chose difficile. La véritable passion a beaucoup à voir avec la mort. Elle est aussi faite de tremblements au milieu de la nuit et de taches de merde sur les draps. Un grand amour comme cela finit par mourir, s'il doit dépendre du destin. Un grand amour comme cela exige des amants qu'ils rejettent ce qui était écrit et qu'ils fassent avec ce qui est.
Les mots, c'est pas terrible, à l'intérieur. Il vaut toujours mieux les laisser sortir.
Tu aimerais bien Jacques, Slim, il sait que la pêche, ça n'a rien à voir avec le fait d'attraper quoi que ce soit, tout tient dans le fait de s'assoir et de savoir attendre. Ce n'est qu'une affaire de rêverie.
Tout le monde fuit quelque chose - des idées, la plupart du temps.
P-S. J'ai joint à cette lettre un exemplaire des Rubaiyat d'Omar Khayyam. Slim dit que ces poèmes l'ont aidé à tenir le coup en prison. Ça parle des hauts et des bas dans la vie. Les bas, c'est que la vie est courte et qu'elle doit finir. Les hauts, c'est que la vie, ça vient avec du pain, du vin et des livres.
Quatre facteurs entrent en jeu pour une bonne évasion : bien choisir son moment, avoir un bon plan, compter sur sa chance et toujours garder la foi.
Il a juste décidé de faire ce que lui dictait son cœur. C’est peut-être ce tout ce qui compte pour devenir un héros. Alex, ce que nous dicte notre cœur. Sortir de notre zone de confort
Il existe toutes sortes de méchants derrière les barreaux, explique Slim. Il y a des types qui commencent et deviennent méchants ; des types qui ont l’air méchants mais ne le sont pas du tout ; et puis il y a ceux qui sont mauvais jusqu’à la moelle, parce qu’ils sont nés comme ça
Maman dit qu' August a cessé de parler à peu près au moment où elle a quitté mon père. August avait six ans. Elle dit que l'univers a volé les mots de son petit garçon à un moment où elle regardait ailleurs, trop empêtrée qu'elle était dans cette histoire dont elle me parlera quand je serai plus grand, dans laquelle l'univers lui a pris son fils et l'a remplacé par cet extraterrestre énigmatique, ce petit mail génie bizarroïde avec lequel j'ai partagé un lit superposé ces huit dernières années.