La Horde du Contrevent

Au début de ma lecture, je me suis dit que ce genre s'accordait plus à la bande dessinée qu'au roman. Les côtés mystiques et magiques m'agacent souvent dans les roman (je lis très peu de Fantasy). Au départ, il n'y a pas de personnage principal, mais un groupe, encore un argument pour la bande dessinée.

Et pourtant j'ai adoré ce livre, parce que l'écriture participe à l'aventure. Alain Damasio nous a pondu là un véritable roman Oulipien : on va de l'exercice de style à la Queneau avec la vision à plusieurs voix à la joute oratoire à contraintes. L'interêt de ce roman ne vient pas pour moi de son intrigue mais de la manière de décrire l'abnégation, la persévérance des personnages, les trouvailles littéraires et typographiques pour raconter le vent. Les superbes idées de Damasio ne sont pas tant dans l'imaginaire du monde qu'il a créé que dans l'écriture qu'il a inventé spécialement pour cette oeuvre. Ce style flamboyant n'est pas là pour nous faire admirer la plume de l'auteur mais participe intrinsèquement à l'aventure et ça fonctionne superbement