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Citations sur La confrérie des intranquilles (16)

Pour Raspail, comme l'a dit joliment Sylvain Tesson, "la géographie est le socle de la spiritualité", de la même façon que l'attitude est la colonne vertébrale de l'âme.
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Pendant dix ans, il mène à Paris une vie de littérateur ignoré, continuant de publier en Roumanie. Puis, en 1947, il saute le pas : jugeant absurde une entreprise de traduction de Mallarmé en roumain, il renonce à sa langue. Et donc, à sa patrie : « On n’habite pas un pays, on habite une langue. Une Patrie, c’est cela et rien d’autre. » Son premier livre en français, « Précis de décomposition », il s’y reprendra à quatre fois pour l’écrire (« Si Pascal a rédigé dix-sept fois ses « Provinciales », moi, comme métèque, il faut quand même que je fasse un effort. ») Le style bouillonnant et lyrique des livres roumains fait place à une écriture précise, corsetée, classique, à l’école des mémorialistes du XVIIIe siècle. « La langue française m’a apaisé comme une camisole de force calme un fou. »
L'auteur évoque Cioran.
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Tout aussi lucide que Tocqueville, et tout aussi coupable que lui d'avoir préparé le terrain aux désastres qu'il prévoyait, il prophétise l'avènement d'une "société d'abeilles" réduite à une uniformité stérile par l'individualisme, à un matérialisme désespérant par l'utilitarisme, à la barbarie par la société des loisirs. La liberté de la presse même lui semble en ses dernières années devoir conduire à la tyrannie de l'opinion. De plus en plus conscient que "nous avons perdu dans l'ordre moral plus que nous n'avons gagné dans l'ordre matériel", il place désormais tous ses espoirs dans la religion, "avenir du monde".
L'auteur évoque Chateaubriand.
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Dédoublement entre l’écrivain de langue française, passant l’essentiel de sa vie à Paris, et l’américain, le Sudiste, qu’il resta toujours immuablement au fond de son cœur ; entre l’homme social, qui semblait extérieurement si sage et si policé, et l’inconnu qui guidait sa plume pour écrire des livres où bouillonnaient les plus impétueuses fureurs ; entre une réalité qui lui paraissait souvent si irréelle et des songes qui lui semblaient bien davantage dire la vérité ; entre le catholique fidèle à son Église et l’homosexuel dont cette même Église réprouve les pratiques ; entre le chrétien sincère et exigeant, épris de sainteté, et l’homme de plaisir trop souvent esclave du démon de la chair ; et, en définitive, entre le ciel et la terre, entre l’appel vertigineux des étoiles et la tentation de rester confortablement vautré dans la pesanteur de la matière.
L'auteur évoque Julien Green.
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Et toujours, le souci de la dignité, la protestation altière de l'individu libre contre la bêtise ahurie de la masse, la nécessité vitale de rompre en visière devant la pression de la meute et le conformisme de l'époque, la conviction que chaque homme est roi, souverain absolu de son âme, que l'âme fière est une forteresse imprenable, où règne l'absurde et orgueilleuse souveraineté du rêve ; toutes vertus incarnées par les Pikkendorff, cette famille européenne mythique que l'on croise dans la plupart de ses livres.
L'auteur évoque Jean Raspail.
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Les peuples oubliés, disparus, martyrisés par l'histoire et les hommes, ce fut dans ces années de globe-trotteur la grande affaire de Jean Raspail, qui l'a racontée notamment dans "La Hache des steppes" (1974) : " S'il reste un survivant, je veux le voir et lui parler, lui saisir la main, savoir à quoi ça ressemble un homme vieux de milliers d'années et qui le sait." Serrer la main des oubliés de l'histoire, les honorer d'un salut plein d'empathie pour éviter que leur mémoire ne sombre tout à fait dans l'oubli, voilà une facette qui corrige l'image que la bien-pensance médiatique s'est empressée de déduire du "Camp des Saints";
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De cette admiration chardonnienne, beaucoup font une circonstance atténuante en faveur de l'ancien président. Qu'on nous permette au contraire d'y voir une aggravante, preuve supplémentaire du cynisme diabolique d'un homme qui savait pertinemment la valeur de tout ce que sa politique s'est acharnée à méticuleusement détruire, et que l'œuvre de Chardonne illustre à merveille : la solidarité ancestrale des héritages provinciaux, le goût de la transmission, la vertu de l'enracinement et de la lenteur, une certaine passion de la chose bien faite qui est le pendant bourgeois de l'éloge péguyste de l'artisan attaché à réussir à la perfection son barreau de chaise ; jusqu'à l'amour même, en tant qu'il n'est pas la simple soumission aux caprices de la passion, mais la maturation patiente et fidèle du sentiment à travers les vicissitudes de l'existence.
l'auteur évoque l'admiration de Mitterrand pour Chardonne.
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Morand est, de toutes ses fibres d'écrivain, un classique, mais un classique foudroyant : ses images abruptes, la brutalité de son style, qui en masquent l'impeccable tenue et la fondamentale sobriété, lui sont imposées par le souci de suivre l'époque dans toutes ses convulsions, qui sont celles d'un monde entré dans une douloureuse agonie. L'œuvre de Morand semblait un feu d'artifice : c'était un redoutable et fatal dynamitage ; et l'apparente gaité des hourras de la fête s'avérait être des râles d'une mort qui ne voulait avancer que dissimulée derrière un masque de carnaval.
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Jean Raspail, pour qui la fidélité n'était pas un vain mot, était resté avant tout fidèle aux rêves de l'enfant qu'il fut, à son goût pour les nobles élans, les jeux qui vous exhaussent au-dessus de vous même, les pays inaccessibles, fussent-ils imaginaires, du moment qu'ils peuvent jouer leur rôle de refuge et de royaume de liberté.
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Cette alliance de la porcelaine et du cognac qui coule dans ses veines, Chardonne en fera la toile de fond des "destinées sentimentales" ; le lire, c'est comprendre ce que son auteur doit à ces deux univers : la longue quête de la perfection, une inlassable exigence, un souci infatigable de mener les choses jusqu'à leur point d'ultime et indépassable achèvement.
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