Camus lui-même, dans le Discours du Nobel, ne disait-o=il pas que la vérité est "mystérieuse, fuyante, toujours à conquérir" ? Et j'aime aussi cette citation.
J’ai dit que Camus fut heureux dans son métier d’éditorialiste. Devant certains portraits que l’on a pu tracer de lui , l’impatience vient de ce que les images de bonheur y sont par trop négligées. Or pour ceux qui l’ont connu, ces images restent en définitive les plus vives.
Pour savoir ce que peut être un homme heureux, il faut sans doute avoir vu Camus devant la mer et dans le soleil, passionné par un match de football, ou ravi de se mêler aux danseurs dans un bal populaire
Pour savoir ce que peut être un homme heureux, il faut sans doute avoir vu Camus devant la mer et dans le soleil, passionné par un match de football, ou ravi de se mêler aux danseurs dans un bal populaire ; mais pour avoir le spectacle d'un homme comblé, il faut avoir surpris Camus en train de préparer une mise en scène de théâtre, ou encore, et c'est ce qui nous occupe ici, étudier une mise en page. Au marbre parmi les typographes, dans la salle de rédaction rédigeant un éditorial, dans une conférence de rédacteurs réagissant sur l’événement, il vivait la plénitude d'un équilibre dynamique.
Chacun, partout, parle de déclin parce qu'il n'a comme repère que la nostalgie. Par-dessus tout nous découvrons, comme jamais sans doute l'humanité ne l'a fait, le règne de l'imprévisible. Le sentiment se répand partout et à chaque moment que tout est possible : d'effroyables recours en arrière comme les génocides, les famines et les grandes épidémies et d'audacieux bonds en avant dès qu'il s'agit de calculer le parcours 'une nouvelle planète. Si tout est possible et si l'on ne peut rien prévoir, alors il ne nous reste plus rien qu'à vivre au présent avec les seuls appétits et les seuls principes que nous nous donnons à nous mêmes. Dans un certain sens, c'est c que je crois avoir compris lorsque Camus préconisait que pour faire notre métier d'homme, il fallait arriver à être des Sisyphe heureux.Mais je sais de même, aujourd'hui, à l'aube convulsive du XXI e siècle, que les hommes n'y arrivent jamais vraiment et qu'ils sont tenté de chercher partout dans le passé les mythes identitaires qui leur donnent des raisons de vivre et, plus souvent de mourir.
J’ai souvent repensé à nos entretiens. J’ai fini par découvrir que l’on ne peut rien comprendre aux sentiments algériens de camus si l’on néglige deux choses.D’une part la pauvreté et d’autres part la terreur.Le fils d’une femme de ménage inculte et sourde,élève dans un quartier ouvrier,ne peut se considérer comme l’heritieer D’une longue histoire d’oppression coloniale.Il est humilié,opprimé,exploite comme les autres dans le cas de camus.Quelle signification peut bien bien avoir le terme de pour cet enfant à ce point par la misère.
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En fait, Tarrou avait commencé à ne plus se sentir justifié, c’est le mot clé,par les triomphantes brûlures de la lumière.