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Critique de Sachenka


J'allais à la bibliothèque pour emprunter un autre bouquin de Kamel Daoud et je suis tombé sur son recueil de nouvelles, La préface du nègre. Je l'ai plutôt bien apprécié… par petites doses. Je vous résume ces brèves histoires, qui sont intelligentes et saisissantes. « L'ami d'Athènes », tout court, m'a charmé, avec ce jeune coureur olympique qui cherche sa motivation. « le minotaure 504 » nous plonge dans l'Algérie moderne, vue à travers un chauffeur de taxi désabué qui en a long à dire sur un tas de sujets. Entre autres, il ne semble pas aimer Alger, « cette grande ville qui nous sert de capitale et qui a pris, à elle seule, le nom de tout un pays. » La nouvelle qui suit, « Gibrîl au kérosène », porte sur un Arabe qui rêve de voler dans les airs et fabrique un avion, ce qui pourrait mener à des malentendus faciles…

Puis il y a « La préface du nègre », la nouvelle éponyme. Comme son nom titre l'indique, il s'agit de la préface que rédige un auteur-en-devenir algérien. Il a ramasse les histoire du Vieux qu'il promet de publier (sous son nom à lui ?). En lisant, je me suis demandé si les autres nouvelles du recueil constituaient les histoires de ce vieil homme ou peut-être à d'autres individus crédules à qui le narrateur a arraché les souvenirs. Quoiqu'il en soit, cette fameuse préface est virulente. Parce que, évidemment, le livre dont il est question parle de l'Algérie et il en a long à dire sur le sujet… Un vrai réquisitoire. Exactement dans la même lignée que Meursault, contre-enquête. Il ne s'agit pas d'une réécriture cette fois-ci mais on y retrouve le même style.

Pourquoi le même style ? Eh bien, j'y ai retrouvé une certaine violence, si j'ose dire. Pas physique, non. Aucun personnage ne se fait tabasser. Ni même psychologique. Je dirai que ce sont les propos qui sont violents. Durs. Vindicatifs. Ils contiennent une certaine hargne. Dans tous les cas, le narrateur de chacune des nouvelles en veut à tout le monde. Aux anciens colonisateurs, mais aussi à ses compatriotes (qui ne semblent pas avoir été à la hauteur de l'Indépendance, entre autres choses). Il en veut surtout au destin. du moins, c'est comme cela que je l'ai perçu et ressenti. Mais je tiens à rassurer, le narrateur n'est pas près de faire commettre l'irréparable, il est surtout déçu, amer. Ceci dit, tout n'est pas noir, car il espère encore un jour meilleur, la réalisation de son rêve (une médaille olympique, un avion…).
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