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Critique de ntchoubis


Savez-vous comment fait les résumés des textes une grosse faignasse que je suis? Il fait travailler les autres, notamment l'auteur et ses personnages. D'où j'en déduis un exposé suivant (c'est San-Antonio lui-même qui m'a aimablement prêté la main):

«Une dame qui vient me trouver pour me dire que son marchand de poissons morts a disparu.
Un premier inspecteur lancé à ses trousses qui disparaît à son tour.
Un deuxième lancé à la recherche des deux quidams précédents qui ne donne plus signe de vie.
Ça, c'est la première phase de l'affaire.
Deuxième phase: je prends les rênes de l'attelage fantôme.
La dame du disparu insiste pour me suivre à Montreuil.
À Montreuil où j'apprends:
A. — Qu'un homme habillé de noir, portant des lunettes, est arrivé de Boulogne et a pris place dans l'auto de Réveillon au moment où celui-ci quittait l'usine.
B. — Que Réveillon avait laissé une carte Michelin dans sa chambre, et qu'un cercle rouge la compostait.
C. — Que Bérurier a trouvé ladite carte et, à la suite de cette trouvaille, est allé louer une voiture qui a été retrouvée sur la route, par la suite.
D. — Qu'avant de déhotter, le Gros m'avait fait un rapport écrit qu'il n'a pas eu le temps de poster et dont Pinuche a découvert des traces.
E. — Que ces traces ont amené le très honorable débris à filer dans la région du Touquet.
Bon, voilà qui est clair.»

Ainsi, voilà l'intrigue de ce 31e san-antonio: un éternel mélange de jeu à cache-cache et d'équation à plusieurs inconnues.

Malgré son âge solidement vénérable (le livre a paru en 1959), c'est un très vif polar, un allégretto en ce genre de romans policiers.
Ici on a toutes sortes de san-antonioseries qui se densifient de plus en plus: le langage grivois, des calembours succulents, des métaphores, des énumérations, des digressions lyriques avec une larmichette des amours ancillaires et aristocratiques, des renvois en bas de page (il y en a 31). C'est ben intéressant d'observer les personnages se faire évoluer. le style d'un bon San-Antonio s'affirme de plus en plus. L'action est rapide, deux tiers du livre il n'y a presque pas de temps mort. Ensuite, le tempo s'affaiblit et le récit s'enfonce un peu dans l'ennui. Pourtant, le livre tient jusqu'au dénouement final.

Mon verdict: une lecture sympa, un passe-temps agréable avec les personnages en évolution.
3.5/5

À NOTER :
- Jusqu'au mariage Mme Bérurier portait le nom de jeune fille Montprose. («Mme Bérurier (née Montprose) est le visage boursouflé de la désolation».)

- Dans ce roman Mme Bérurier visite San-A à la Maison Poulaga pour la première fois. («C'est la première fois que la digne dame fait une visite aux services.»)

- La pointure des chaussures de Bérurier est 47. («— Toi ! m'exclamé-je, incrédule, en louchant sur ses quarante-sept grand large !»)
Lien : https://autodidacteblog.word..
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