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Critique de Meps


Je me lance parfois dans de très grands projets. La lecture de la série des San Antonio en est une qui me tient à coeur puisque c'est un auteur adoré par mon père et qui aura contribué à mon éducation sexuelle quand j'allais fureter du côté des livres de la chambre parentale. Rassurez-vous, je jacte pas comme l'autre indien quand je praline la case-trésor... mais je me délecte toujours des expressions du commissaire et de son Dard (je parle bien de l'auteur sans pseudo, et pas de l'outillage du héros, restons calme).


Toujours est-il que le grand projet prend son temps puisque j'ai lu le premier en 2017... et que voici donc le deuxième, cinq ans après. A ce rythme là, je sucrerais les fraises bien avant d'entamer la dizaine sur une série de plus de 175 livres.


Les ingrédients de base sont là, mots fleuris, action et jolies pépées, le James Bond à la française. Et d'ailleurs le contexte sent un peu plus l'espionnage que le polar puisqu'alors que le premier se déroulait dans l'après-guerre, celui-ci revient sous l'occupation. Il est intéressant de constater que Dard ne souhaite pas positionner immédiatement son personnage dans la résistance. Il a demandé à être mis sur la touche, ne voulant pas être à la botte des Allemands mais indique clairement qu'il n'est en rien engagé avec la Résistance. L'auteur ne semble pas totalement à l'aise avec ces questions , on est en 1950, les règlements de compte de la Libération ont laissé des traces. le ton reste à la rigolade mais on sent que rien n'est simple pour parler de cette période. Ce sont plutôt les circonstances de l'intrigue qui amèneront le commissaire à choisir plus clairement son camp, et le côté franchouillard du héros permet de se douter duquel il s'agit.


L'intrigue est riche en rebondissements même si on sent parfois que la volonté de créer des retournements de situations prend le pas sur la vraisemblance. La période rend malgré tout assez crédible le fait que de nombreux personnages ne soient pas ce qu'ils semblent au premier abord. La langue est vraiment très argotique, plus que dans le premier encore m'a-t-il semblé. J'ai compris l'essentiel mais ai du aller vérifier deux ou trois fois que je ne me fourvoyais pas quand le contexte ne me permettait pas d'être totalement sûr de maîtriser la jactance du loustic.


On sent que Dard tente de créer doucement un environnement autour de son personnage principal. On rencontre enfin réellement la mère, Félicité. Les collègues de San Antonio ne sont pas encore des figures marquantes, Bérurier n'apparaîtra qu'au septième tome. Pour l'instant, le personnage fait un peu tous les rôles, il harangue le lecteur, se ridiculise parfois et réalise des exploits la seconde suivante. J'ai eu l'impression (mais c'est facile quand on connait la suite) qu'il lui manquait en effet un pendant tel que Béru pour pouvoir affirmer une personnalité plus spécifique.


Les 256 pages passent en tout cas comme une fleur, on en ressort avec le sourire... et l'envie de transformer les deux lectures par décennie en un rendez-vous annuel, le printemps serait un bon choix à retenir pour ma lecture sanantonienne, la montée de sève correspondant bien au personnage !
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