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Critique de ChristianJuphard


Un excellent roman policier de mon cher Frédéric Dard dit San-Antonio, roman à la fois policier et philosophique. de la philosophie, on en retrouve par touches dans quasiment toute son oeuvre, mais ici, on est dans les sommets. Imaginez une enquête chez les Con, non non pas les cons, les Con ! Une belle matière à philosopher non ? D'autant plus que l'on rencontre des Con cons, des Con moins cons, des Con qui ont l'air intelligents (mais uniquement l'air) et des Con qui ont l'air cons mais ne le sont pas tant que ça... Heureusement pour San-A et Béru, vous verrez... Une première partie qui occupe tout un livre "il faut de tout pour faire un con" nous prépare une belle intrigue avec des personnages pittoresques (vous voyez ce que je veux dire !) et nous propose une réflexion CONstante à propos de la CONnerie. le tout dans une belle ambiance style polars noirs et blancs avec du Gabin, du Ventura, des dialogues d'Audiard ou de Dard, de belles couleurs surannées, les anciens quartiers de Paris et des guindes d'une autre époque.
La seconde partie occupe le second livre "être con ou ne pas être, that is the question". Dans celui-là, un peu moins de philosophie et encore plus d'action, avec comme point culminant un huis-clos dans une clinique isolée sur une île de Bretagne, une tempête dévastatrice et des moyens de communication totalement coupés. Sachant que le téléphone mobile n'existait pas à l'époque, cela donne une belle matière à suspense. Un passage sur lequel n'aurait pas glavioté le père Hitchcock, croyez-moi !
L'intrigue est enchevêtrée à souhait et le coup de théâtre attendu ne viendra qu'en fin de partie.
J'ai dit que ce passage était moins empli de philosophie, mais il faut tout de même savoir que dans le premier comme dans le second tome, le récit est entrecoupé des pages d'un magazine, "Con magazine" en l'occurrence, qui nous régale des réflexions de Dard sur le sujet. Toujours modeste et bienveillant, il parle avec douceur de ses rencontres avec les cons depuis son enfance et se considère lui même "pas si con que ça", considérant que personne ne peut échapper totalement à la terrible tare. Les femmes peuvent être des conasses mais jamais des connes (à part peut-être Madame Tatcher dirait Renaud). Il nous fait un inventaire à la Prévert (ou à la Brassens si l'on considère l'objet de ses réflexions) et voudrait un annuaire des cons dangereux... "Mais qui voudrait l'éditer ?".
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