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Critique de Fab72


Il s'agit de la première aventure de San-Antonio écrite par Patrice Dard, le fils de Frédéric Dard. le style argotique gentiment vulgaire, les jeux de mots parfois tirés par les cheveux, les métaphores cocasses (« Un haut-le-coeur agite ma boîte à ragoût », « les sacoches à têtards » pour les testicules, « gastro-en-terrine », « de ce site, on jouit d'une vulve imprenable… », « Immédiatement, une odeur de crottin m'assaille (en Kenyan : massaï) », « qui la laisse pantoise comme on dit à Cergy », « nous avons été enchristés », « le monde est comme les V.T.T. : à multiples vitesses. », « La serveuse fait tellement pute qu'on se demande ce qu'elle fout à la verticale. » etc.), les digressions sur tout et n'importe quoi (tiens, par exemple celle drôlissime concernant l'utilisation du préfixe « sur » dans la langue française), les tirades superfétatoires (« traîner son fardeau, farder un traîneau, se fader une traînée » etc.), les passages sexuels « hénaurmes » (ici le summum est atteint avec la fellation pratiquée par Berthe sur un taureau !), lorsque l'auteur apostrophe le lecteur (« Tu vas m'attendre au chapitre suivant, ou tu restes comme un con sur le quai de l'hagard ? ») : tout est là comme à l'époque de papa. Comme le dit si bien l'auteur : « Tu te croyais débarrassé de moi, vieille canaille ? Mais ton Tonio, c'est un phénix. Il brûle son existence pour renaître dans l'encre des rotatives. Si j'ai lâché la rampe, je n'ai pas lâché la plume. Tu me connais ? C'est par la tringle de devant que j'ai assuré ma postérieurité. » Après le décès de son père, Patrice Dard reprend donc les personnages emblématiques de la série en les faisant évoluer tel le fils de notre policier, Antoine, qui a maintenant vingt-cinq ans et s'avère être un sacré luron.

Dans ce roman, San-Antonio et sa femme Marie-Marie profitent de leurs vacances en Espagne. Chaleur, sexe, tauromachie mais aussi geôles espagnoles, enlèvements, attentat, E.T.A. sont au menu. Bon, l'histoire n'est pas exceptionnelle d'autant que l'auteur fait un long détour gratuit chez les gitans où Berthe pratique la chibromancie (« Je lis dans les veines de la bite comme d'autres dans les lignes de la main, et dans le sperme mieux que dans du marc de café. »). L'intrigue fait du surplace mais l'intérêt n'est pas là. L'auteur comble le vide avec son humour grivois. Malgré quelques termes techniques propres à la tauromachie (pour faire couleur locale), Patrice Dard use et abuse des calembours, des expressions imagées, de l'argot jusqu'à nuire à la compréhension de certains passages. Une fois ça va, deux fois aussi mais en permanence, on se lasse. En voulant respecter l'univers créé par son père, le fils en fait un peu trop sur la forme et pas assez sur le fond… jusqu'à la surprise finale : saugrenue et explosive.
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