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Citations sur Les heures abolies (15)

Je réalise que je ne sais plus porter mon regard vers les lointains : les yeux proches de l'écran, du téléphone, de l'ordinateur, du livre, toute la journée. Dehors, je fixe un point flou à proximité de moi, quelques mètres, le sol. (Herbes, fleurs, talus) Je dois me morigéner pour penser à lever les yeux vers le large, et lorsque je fixe l'horizon une sensation de brûlure et de tiraillement doublée d'un vague malaise s'empare de moi. Même quand je m'efforce de contempler le point le plus distant, je glisse vers le bas et j'achoppe sur une irrégularité du paysage (Îlot, maison, arbre, oiseaux.) Cela me semble lié à une diminution de ma concentration, mais peut-être est-ce au niveau musculaire que le problème se situe.
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Mais je n'oublie pas que je ne suis pas sauvage - le sauvage réside au cœur des forêts et sur les contreforts des montagnes, il est ce qui m'échappe, ce que je n'approche pas de près mais dont l'existence me conforte, ce qui arpente le seuil de mes rêves et ne se laisse apercevoir que dans la liminalité des haies & des orées, au crépuscule ou à l'aurore, quand les yeux se dessillent, que la conscience s'endort, que les portes entrouvertes laissent passer les courants d'air. Il est ce qui grogne et rugit, ce qui hante les cavernes et les interstices, ce qui ondoie dans les profondeurs glaciales, ce qui empoisonne ou guérit, ce que je ne cueille ou dont je ne ramasse les fragments qu'avec humilité, ce qui doit être réveillé.
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Ma peau membrane versatile est traversée
par la pluie par la nuit par tes souffles
ma peau qui absorbe, exhale, pleure, avale
qui souffle une brume de poussières si fines
que tu les absorbes involontairement
et elles crépitent sur ta langue
comme la poudre sucrée des soucoupes
ta langue alors brille et laisse sur mon corps
des traces nacrées
qui ondulent sur mon sacrum au creux
de mes coudes autour de mes malléoles
c'est une danse luisante et phosphorescente
qui me tatoue
- au contraire de tes souffles, ta langue ne traverse
pas la membrane de ma peau.
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Je ne m'accroche plus aux images
ma mémoire n'est pas corps-mort, c'est un flux
J'enfante des phrases qui se développent
dans mon utérus fécondé par lui-même
je fais descendre la matrice des poèmes
de mon cerveau à mon bas-ventre
je transforme mon corps entier
en organe de création [...].
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Sa voix lorsqu'elle me parle est la même que celle qu'elle emploie avec les juments, celle d'une mère qui enveloppe ses enfants de mots, avec économie : assez pour créer l'aise et la confiance, sans que l'importance du silence soit oubliée.
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Je n'écrirai pas notre rencontre, car à son récit je préfère la collecte de nos moments éphémères et de nos gestes infimes. Je voudrais les recueillir comme des coquillages sur la plage, et observer ce qui se déploie quand ils se mélangent au fond de ma musette, quand ils cessent d'être secoués par les marées et les tempêtes - là où tout s'apaise.
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Quels sont parmi nos corps possibles ceux que je préfère ?
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Lors de mes absences, j'explore des mondes dont tu n'as pas idée. Je me dirige à la croisée des chemins pur m'enfoncer dans les profondeurs, je sonde mes abysses, puis remonte le long de la ligne de vie à la force des bras. Lorsque je perce le mur de la surface, que je franchis la frontière entre l'intérieur et l'extérieur, je te vois le visage penché sur le mien, pareil à une illusion que j'effleure du bout des doigts. Qui es-tu ? Un rêve tangible auquel je m'amarre, une apparition plus réelle que les fantasmagories qui me hantent.
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La lumière bleue m'appellera et m'hypnotisera. Je voudrai $etre en transe dans les fleurs, je serai transie sans transe, autour du vide central de ma circumambulation dessinera un carré au lieu d'un cercle, mon corps glissera comme celui d'un fantôme, une dame bleue dans la chapelle.
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Aujourd'hui, rien ne me fera m'expandre et mon corps ne s'harmonisera plus avec un autre qu'en une chorégraphie immobile et muette. Ce soir, je réfute l'orgasme qui abolit les frontières de mon moi, mais je crois à la symétrie de ta paume contre la mienne et je rétablis en hypnose la fixité de nos regards plongés l'un en l'autre.
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